Madame Bovary, Gustave Flaubert

Je suis un lecteur de classiques. Surtout ceux du XIXième siècle qui me passionnent. Je m’étais immergé dans la série des Rougon-Macquart d’Émile Zola pendant plusieurs années (il faut bien ça). Dernièrement je me suis attaqué à Honoré de Balzac et son impressionnante Comédie Humaine. Mais je n’avais encore jamais lu un roman de Flaubert. C’est maintenant chose faite.

L’action de Madame Bovary se déroule au XIXième siècle en Normandie. On y suit Emma, ladite Madame Bovary, épouse d’un médecin, qui ne se satisfait pas de sa vie à la campagne et de son mariage avec un homme médiocre. L’esprit nourri par les romans de chevalerie, elle se rêve femme du monde à Paris, courtisée par les plus grands hommes. Elle se rapproche d’abord d’un jeune clerc de notaire, Léon, mais ni l’un ni l’autre n’ose déclarer son amour. Elle tombe ensuite sous le charme de Rodolphe, séducteur de ces dames. Elle vit cet amour caché avec joie et passion jusqu’à ce que Rodolphe ne se sépare d’elle brutalement, ce qui la plonge dans un état maladif et sombre. Elle retrouvera plus tard le clerc de notaire qui s’est réinstallé à Rouen et avec qui elle vit une passion encore plus forte. Pour le voir, elle invente des stratagèmes suffisamment convaincants pour son mari naïf. Stratagèmes qui l’amènent à contracter des dettes auprès d’un usurier. S’en suit une spirale descendante qui s’achèvera dans des souffrances horribles pour Madame Bovary.

Paru en 1857, le livre a rapidement fait scandale au point qu’un procès a été intenté envers Flaubert, son éditeur et son imprimeur pour interdire le livre. Pour les censeurs, il s’agissait en effet d’un plaidoyer en faveur de l’adultère qui ne devait pas tomber entre les mains des femmes de l’époque. Je passe les attaques pour outrage à la morale et à la religion. Flaubert est finalement sorti blanchi de ces accusations et a bénéficié d’un non lieu.

C’est difficile de donner son avis sur un livre qui est considéré comme faisant partie du patrimoine littéraire français. J’avoue que j’ai eu du mal à accrocher à la lecture de Madame Bovary. Je l’ai trouvé inégal au niveau du rythme de la narration. J’ai mis du temps à entrer dans le vif du sujet. Certains passages m’ont paru passionnants et d’autres beaucoup moins. Mais ça s’est arrangé une fois le premier tiers du roman passé. Celui-ci étant nécessaire pour installer l’intrigue et nous permettre d’entrer dans l’esprit d’Emma Bovary, ce que Flaubert arrive très bien à faire. Par ailleurs, certains portraits valent le détour comme celui du prêtre défenseur d’une foi qui subit les coups de boutoir du mouvement laïque, celui du pharmacien, farouche et ridicule partisan du progrès ou encore celui de l’usurier, en permanence à l’affût des opportunités de gagner de l’argent. Et en toile de fond, nous avons décrite avec une volonté de réalisme la vie d’un village de province au cœur du XIXième siècle. J’ai aimé ce livre mais au prix d’un certain effort. Je n’ai pas eu le plaisir que j’ai à lire Zola ou Balzac.

Ma note : 3/5.

14 réflexions au sujet de « Madame Bovary, Gustave Flaubert »

  1. Comme toi j’aime beaucoup la littérature du XIXème siècle. J’ai lu il y a peu de temps Mme Bovary et j’ai bien aimé mais j’ai trouvé certain passage descriptif un peu long, ce qui est courant dans le réalisme mais encore plus flagrant chez Flaubert.

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  2. Si tu survis à Zola et ses descriptions, Flaubert c’est de la petite bière à côté 😉
    Je dois m’attaquer à Balzac, j’ai quelques livres de la Comédie Humaine qui m’attendent sur les étagères de ma bibliothèque, mais il y a toujours un autre livre qui passe avant…
    Merci beaucoup de tes commentaires.

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  3. Salut!!!
    Je m’appelle Asia je suis polonaise et je fais mes etudes de la langue francaise. Je vais ecrire un travail sur le livre de Flaubert Madame Bovary et je cherche la bbliographie. Vous Pouvez m’aidez en me contactant sur mon adresse e-mail HAFU@POCZTA.ONET.PL

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  4. Eh bien moi ce livre je l’adore. je l’ai lu deux fois, la première à l’école, donc obligée, je n’ai pas aimé. Je l’ai relu ensuite et je le trouve génial. Je te dis pourquoi : parce qu’il est tout en 2ème degré. Emma Bovary est une niaise, mais Flaubert l’aime bien quand même. Son histoire est stupide, elle rêve d’amour et ne vit qu’une vie toute bête et ordinaire, son mari est nul. Elle est attendrissante aussi, dans son désir impossible à réaliser de grand amour.
    Ce que je trouve génial, c’est que nous sommes tous un peu comme elle. On rêve, mais on ne décolle pas du sol, dans notre vie. Flaubert nous la montre, ridicule, mais attendrissante, finalement vaincue par la vie. Nous sommes comme elle.

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  5. @ fanette : merci de partager ta passion pour Mme Bovary ! Je ne l’avais pas vu comme ça mais c’est tellement vrai.
    C’est parfois bon de relire des classiques ou en tout cas des livres étudiés à l’école. On les voit différemment avec notre oeil d’adulte. Et souvent on les apprécie plus.

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  6. J’ai acheté il y a quelques temps un livre qui vous intéressera certainement: Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary. Si j’en crois la présentation de l’éditeur, l’auteur, Philippe Doumenc, remet en cause la théorie du suicide d’Emma Bovary au travers d’une contre-enquête menée par deux policiers. J’ai adoré l’idée mais n’ai encore, malheureusement, pas eu le temps de le lire. J’espère pouvoir en parler bientôt sur mon blog.

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  7. A propos d’Emma Bovary, je pense à l’histoire de cette jeune femme racontée par Clarissa Pincola Estes dans « Femmes qui courent avec les loups ».

    Jeune fille, elle aimait se promener avec un beau chapeau, dans les rues de la ville, admirer les boutiques de modes. Puis, la jeune fille se maria à un fermier, de gré ou pas, peu importe. Il y avait les travaux de la ferme, les obligations, etc… et cela paraissait incongru à son entourage de mettre un beau chapeau pour se promener admirer les boutiques de mode. Peu à peu, la jeune femme s’étiola. Puis un jour, elle mit sa plus jolie robe, prit la carabine de son mari, mit le canon froid et gris de l’arme dans sa bouche, et tira…

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  8. Moi je dois faire un plaidoyer pour défendre ce livre.. Alors que je n’ai pas accroché du tout contrairement à Zola et Maupassant, mais je ne saurais dire pourquoi. Je ne vois pas du tout quoi dire.. Je ne voit pas du tout pourquoi il faudrait l’épargner de l’autodafé :/ Je suis mal parti :S

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