A heartbreaking work of staggering genius, Dave Eggers

J’ai connu Dave Eggers par la préface d’Infinite Jest qu’il a signée dans l’édition que j’ai lue. Il y proposait un texte intéressant sur ce qui fait la particularité de ce roman fleuve de David Foster Wallace : un roman exigeant pour le lecteur.

Heartbreaking Work Staggering Genius Dave Eggers

Dave Eggers est lui-même un auteur à succès. Son livre A heartbreaking work of staggering genius a été un best seller au début des années 2000 aux Etats-Unis. Classé dans la catégorie non fiction lors de sa publication, ce livre au titre improbable se révèle selon Dave Eggers lui-même être une autobiographie romancée. Bien que dès la préface et à plusieurs reprises dans le roman Dave Eggers abatte le quatrième mur, il admet avoir romancé certaines parties du livre. C’est pourquoi je préfère le classer dans la catégorie littérature américaine.

Le narrateur a la jeune vingtaine quand son père et sa mère décèdent à quelques semaines d’intervalle seulement. Ils sont tous les deux victimes du cancer. Le narrateur, Dave Eggers lui-même car c’est son histoire, se retrouve avec sa sœur en charge de Toph, leur jeune frère de 8 ans. Le début du livre est consacré aux derniers jours passés avec sa mère. Le récit se déporte ensuite quelques semaines plus tard à San Francisco où tous les trois ont déménagé suite au décès de leurs parents. Le narrateur se retrouve avoir des responsabilités de père vis-à-vis de son jeune frère. Comment endosser ce rôle tout nouveau pour lui et comment repartir du bon pied après la perte de ses parents ?

Si vous aimez les livres sans direction précise, A heartbreaking work of staggering genius est fait pour vous. Ça foisonne dans tous les sens au fur et à mesure des réflexions du narrateur. Le problème pour moi est que ce narrateur ne m’est pas apparu comme franchement sympathique. C’est un mou qui se dévalorise dans son rôle de parent et dans son rôle d’entrepreneur. Le tout donne un ton plutôt geignard au livre, à la manière d’un enfant gâté. C’est paradoxal alors qu’il vient de perdre ses parents, il n’a suscité que peu de pitié. En fait, j’ai rapidement lâché prise à la lecture de ce livre. Je l’ai lu jusqu’au bout mais ce qui m’a perturbé est que subitement, on passe de la chambre d’hôpital de sa mère à leur vie quelques semaines/mois plus tard à San Francisco. On apprend en effet qu’ils ont quitté leur vie près de Chicago pour s’installer sur la Côte Ouest. Je retiens tout de même quelques passages amusants quand le narrateur évoque ses craintes et réflexions sur les risques à laisser Toph sous la responsabilité d’un babysitter. Mis à part ça, j’ai trouvé que le superficiel est érigé en matière première du roman et malheureusement, ça tombe à plat. Bref ça n’a pas fonctionné pour moi. Au cas où pour ceux que ça intéresse, ce livre a été traduit en français sous le titre Une œuvre déchirante d’un génie renversant.

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