Si la tendance se maintient, Pierre-Marc Drouin

La mission de la recrue du mois est de faire connaître les premières œuvres littéraires du Québec. Quand un auteur ne rallie pas suffisamment de suffrages pour avoir le statut de recrue sur le site, il est lu par un seul chroniqueur dans le cadre du repêchage. C’est ainsi que j’ai lu le premier roman de Pierre-Marc Drouin : Si la tendance se maintient.

Si le Québec était une personne, à quoi ressemblerait-il ? D’après Pierre-Marc Drouin, à un jeune homme paumé, menteur, lâche, faible, dépressif entre autres épithètes.

Si la tendance se maintient (une phrase culte de l’animateur Bernard Derôme lors des soirées électorales) est construit de manière originale : il s’agit d’un parallèle entre l’histoire constitutionnelle du Québec et la vie d’un jeune homme de la génération Y. Le jeune homme va donc connaître sa grande noirceur, sa Révolution tranquille, sa crise d’octobre etc. Étant donné que je suis immigrant, certaines subtilités m’échappent encore : par exemple les accords du Lac Meech et de Charlottetown. (Pour ceux que ça inquiéterait, rassurez-vous je suis à jour sur la Révolution tranquille, les référendums, le scandale des commandites et la commission Bouchard-Taylor). Cela explique que certains parallèles ne m’ont pas vraiment parlé. Il s’agit donc d’une lecture pour ceux qui sont très au point sur l’Histoire politique du Québec moderne.

Si comme moi, on ne maîtrise pas toutes les références, la lecture demeure tout de même intéressante. En lisant le livre surtout en fonction des aventures du narrateur, il est impossible de rester indifférent au triste sort de celui-ci. Mais alors qu’on a envie de le plaindre au début du roman étant donné son statut de victime, on a envie de lui botter le derrière plus le roman avance. C’est un cheminement vraiment étrange qui s’opère au fur et à mesure. On ne peut pas aimer le narrateur, on a envie de lui dire de se tenir droit ! C’est un autre des aspects traité dans ce roman : la (prétendue ?) crise de l’homme québécois moderne. Loin d’être un modèle de mâle viril et assumé, il serait un éternel adolescent indécis et timoré avec la gente féminine. Le Québec et l’homme québécois auraient donc en commun de souffrir pour ne pas avoir encore choisi leur voie. Nous avons là affaire à un roman qui prend des allures d’essai. Je me garderais bien de donner un avis sur des sujets aussi sensibles. D’un point de vue strictement littéraire, l’idée de départ du roman est intéressante mais j’ai trouvé que la sauce était parfois étirée. Peut-être pour forcer certains parallèle entre le narrateur et le Québec. Le rythme percutant du début s’étiole et mon attention de lecteur n’a pas été suffisamment captée.

Dernier point : je pense que la postface du livre est inutile. Pierre-Marc Drouin y explique sa démarche et ses intentions. Or je pars du principe qu’un texte littéraire doit se suffire à lui-même. Si l’auteur croit que c’est nécessaire de donner des précisions sur ses motivations, cela signifie qu’il n’est pas sûr d’avoir accompli sa mission avec sa création.

Si la tendance se maintient est publié chez Québec Amérique.

15 réflexions au sujet de « Si la tendance se maintient, Pierre-Marc Drouin »

  1. Si je comprends bien, tu n’as pas vraiment appris sur ce que tu ne savais pas puisque malgré ses allures d’essai, c’est un roman. Ni tout un, ni tout l’autre.

    Tu nuances très bien pourquoi ton intérêt a été mitigé. Encore ne fois ! Merci.

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    1. Salut Venise !
      Merci pour ton commentaire.
      En fait, je ne m’attendais pas à entrer dans les subtilités des crises constitutionnelles du Québec. Mais j’imagine que si j’avais été plus versé dans ces choses là, j’aurais peut-être vu des bons points qui m’ont échappé.

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  2. Mon nom est Pierrot Rochette

    Il y a 35 ans, je fondais les boîtes à chansons les deux Pierrots dans le Vieux Montréal.

    Il y a trois ans, je donnais tous mes biens pour devenir ermite des routes
    (www.demers.qc.ca, chansons de pierrot, paroles et musique, entrevue à la radio de
    radio-canada de sept-iles, en deux parties. Mon objectif étant d’allumer sur ma route de
    nomadisme politique une masse critique de rêveurs équitables de façon à ce qu’après ma
    mort, cette masse critique de vies privées oeuvre d’art fasse surgir le concept du pays
    oeuvre d’art, comme contribution au K…uébec du 21eme siecle. (www.reveursequitables.com)

    Il y a deux ans et demie, deux jeunes femmes cinéastes me trouvèrent endormi sur une
    galerie et me firent part de leur rêve: faire un documentaire sur ma démarche politique
    en me suivant épisodiquement avec une caméra. Un six minutes de leur oeuvre est offert
    sur le site internet suivant: (www.enracontantpierrot.blogspot.com).

    Samedi soir le 4 décembre 2008 à Montréal, à 20 heures au CAFE QUI FAIT QUOI (coin
    sherbrooke, St-Denis), aura lieu la première de la projection de ce documentaire
    intitulé: MON AMI PIERROT, LE DERNIER HOMME LIBRE. Après le 45 minutes que dure cette
    projection, je répondrai aux questions en chantant avec ma guitare quelques unes de mes
    105 chansons politiques écrites sur la route sur de vraies rencontres et de vraies
    histoires vécues.

    p.s.

    Sur le site web (www.reveursequitables.com), est aussi offert une partie de mon
    oeuvre littéraire. Un premier 1000 pages politique intitulé MONSIEUR 2.7 K (k… pour
    K…uébécois) et comme second titre LE JOURNAL-COURRIEL DU DERNIER HOMME LIBRE.

    A partir d’une lecture post-internet des 50 ans de la révolution tranquille, MONSIEUR
    2.7 K defend l’hypothèse théorique suivante:

    Les 50 ans de la révolution tranquille peuvent s’interpréter comme un outil
    méthodologique que se sont donné les K…uébécois pour réaliser en trois temps
    dialectiques le manifeste du refus global de 1948.

    ier temps

    De 1960 à 1995, le projet de l’indépendance du K…uébec fut vécu comme un attracteur
    philosophique permettant un rattrapage économique et social répondant comme un écho à la
    sirène de la modernité nord-américaine, provoquant par conséquence systémique la primauté
    des droits collectifs sur les droits individuels

    2eme temps

    En 1995, la rupture épistémologique que constitua la chute du mur ethno-linguistique
    du référendum parizeau peut etre interprétée comme un rattrapage de la nouvelle
    conjecture mondiale annoncée par la naissance d’internet (1989) et la chute du mur de
    Berlin (1989).

    3eme temps

    De 1995 à aujourd’hui, Le K…uébec comme le reste du K…anada est passé d’une
    société verticale pré-internet à une société horizontale post-internet (cellulaire,
    facebook, twitter etc…) consacrant les structures collectives déjà en place comme
    outils satisfaisant devant la demande croissante de la primauté des droits individuels
    sur les droits collectifs, de quelque nature que ce soit.

    CONCLUSION

    L’intense corruption publique que vit le K…uébec en ce moment peut être interprétée
    comme une transition d’une structure démocratique à une autre, dans la ligne de rupture
    de pensées de Montesquieu (la séparation des pouvoirs),Lammenais (une naiton = langue,
    race, religion), Wilfrid Laurier (les droits ont primauté sur la langue, la race et la
    religion), Franck Scott (la charte des droits et libertés annoncant le surgissement du
    futur pays oeuvre d’art, (Pierrot Rochette)(le pays oeuvre d’art n’étant possible que par
    la masse des vies privées oeuvre d’art) (www.ww.demers.qc.ca, l’ile de l’éternité de
    l’instant présent, prologue, on m’y écrit) (www.demers.qc.ca, chansons de pierrot paroles
    et musique, 2eme partie de l’entrevue à Radio-Canada.

    La crise de corruption que vit le K…uébec ces jours-ci invite peut-être les citoyens
    de toutes les régions du Canada à une réflexion du genre de celle-ci:

    La liberté la plus grande de toutes consiste à réformer son existence, condition
    préalable à toute réforme de la société.

    A partir de cet a priori, on pourrait définir le rêveur équitable du 21eme siècle de
    la façon suivante; un rêveur équitable, ce serait toute personne qui prend la décision de
    prendre soin du rêve d’une autre personne qu’importe sa race, sa langue, sa religion et
    cela, SANS INTERET PERSONNEL CACHÉ.

    En ce sens, ce serait la masse critique des vies privées oeuvre d’art (une vie oeuvre
    d’art au 21eme siècle, ce serait toute personne qui utilise son passé comme un coffre
    d’outil pour sculpter son rêve équitable au service du bien commun) qui permettra un jour
    le surgissement d’un concept nation que j’appelle: LA NATION OEUVRE D’ART

    Pierrot
    ermite des routes

    pierrot@reveursequitables.com

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  3. PIERROT ROCHETTE
    CREATEUR D’ART NUMERIQUE

    la revolution du livre numerique passera par la revolution ipad:)))

    ici Pierrot, du colloque epaper world
    bravo pour votre magnifique page web

    je voulais vous partager une réflexion
    sur l’écosystème numérique

    1) chaque membre de production de la chaine numerique risque de devenir a tour de role un sous-traitant de qualite pour le projet soit d’un auteur, soit d’un auditeur, soit d’un réseauteur international. Pour moi c’est en ce sens que l’éditeur ESS (ECONOMIE Sedentaire solide) va etre remplacé par l’éditeur ENN (editeur nomade numerique).

    2) j’ajouterai deux sections sur mon blog http://www.reveursequitables.com dont les deux oeuvres d’art numerique constituent deux approches suivant l’évolution du numerique (Monsieur 2.7 K, l’age d’or de la decouverte) et le journal-courriels du dernier homme libre (l’age d’or du courriel)

    3) la derniere oeuvre de ma trilogie s’intitulera BOOK BLOG et sera écrite en directe sur un blog avec commentaires ou je serai virale sur facebook et twitter sans qu’on ne puisse jamais me parler personnellement, sauf par comemntaire entre les chapitres…. le tout étant accompagne par un BOOK CAM, soit une camera web qui tous les matins a 6h.30 am jusqu’a 7h permettra au lecteur d’assister a une discussion de créativite entre mon partenaire master web Michel Woodard et moi le master art numerique.. le tout sera suivi d’une publication papier ou le MAKING OF servira a donner une valeur ajoutée à la marque REVEURSEQUITABLES.COM de facon à ce que je puisse me passer de tous les acteurs de la chaine de production numerique, vendant mes oeuvres à $1.00 chaque, cherchant plutot 100,000 personnes qui paieront pour l’ensemble de mes oeuvres dans un panier (ex: mes 3 ebook, mes 19 emissions de t.v. deja canees sur le work progress du pays oeuvre d’art, mes 105 chansons …

    Puis une fois mon ier million fait, j’écrirai un livre sur le design du modele d’affaire pour l’auteur numerique roi par son contenu, parce que selon moi, le createur, qu’importe son domaine d’expression a droit au meme privilege que Picasso qui n’a jamais demande a ce qu’un editeur formate au dessus de son epaule pendant qu’il peint…

    Puis une fois ces deux millions en poche, je donnerai tout et repartirai vagabonder la beaute du monde

    Pierrot
    ermite des routes

    http://www.reveursequitables.com

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  4. LE K…UEBEC, FUTUR PAYS OEUVRE D’ART

    Nous, Michel Woodard et Pierrot Rochette du duo de chansonniers les reveursequitables.com, affirmons que si chaque K…uébécois prend la décision de prendre soin du rêve de trois personnes, sans intérêt personnel caché, cette masse critique de vies privées oeuvre d’art suffira à elle seule pour que naisse le K…uébec pays oeuvre d’art.

    http://www.enracontantpierrot.blogspot.com
    http://www.reveursequitables.com
    pierrot@reveursequitables.com

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  5. J’ai lu sur un autre blogue que la postface c’était une commande de l’éditeur et non un choix personnel de l’auteur.
    Peut-être qu’ en tant que lecteurs, on devrait écrire directement à l’éditeur pour lui dire qu’on ne comprend pas l’utilité de cette postface?

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    1. Ça t’a frappée aussi ?
      Si c’est l’éditeur, dommage d’imposer ça. J’ai cru comprendre que ce n’était pas la première fois que l’auteur se faisait parler de sa postface. Gageons que ça s’est déjà rendu aux oreilles de l’éditeur.

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  6. Pour le commentaire de Pierrot Rochette :
    Pierre Rochette, vagabond céleste, Pierrot la lune Pierrot l’ermite des routes et j’en passe…
    “SANS INTERET PERSONNEL CACHÉ” mon œil!
    Peu de gens savent que l’idée de marcher le Québec lui vient de l’auteur Ubald Picard de Victoriaville et que ” Rêveur Équitable” lui a été inspiré par les recherches philosophiques de Gérard Cadieux décrites dans le livre ” Le prince a réussi” Édition originale février 2008. Deux rêveurs que Pierre Rochette a vampirisés. Sans un vrai rêveur près de lui Pierre Rochette n’est que l’ombre de lui-même. Serez-vous le prochain rêveur à tomber dans ses griffes?
    “SANS INTERET PERSONNEL CACHÉ” Mon oeil!
    Gérard Cadieux

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  7. La pire chose qui peut arriver à un philosophe c’est :

    Qu’un professeur de philosophie médiocre (Pierre Rochette) dénature sa philosophie sur le rêve pour se partir une « gagne ».

    Je ne pensais pas vivre cela de mon vivant!

    Pierre Rochette a bénéficié d’un accès privilégié à mon processus de création. Il aurait pu faire le choix de faire le bien, en le fessant bien! Il a plutôt choisi la facilité de la tricherie malgré les enseignements que je lui ai donnés.

    Moi, Gérard Cadieux créateur de la philosophie du Wow et auteur du livre  » Le Prince a réussi » tiens à me dissocier des activités de « Rêveur équitable » et de ses exploitants.

    Le tout étant fait sans mon consentement.

    Puisse le fatum rattraper les tricheurs et tenir loin de vous les tueurs de rêves! Wow-T=G3 (wow moins la tricherie égale le génie au cube)

    Gérard Cadieux

    Créateur de la philosophie du Wow décrite da le livre « Le prince a réussi »

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  8. LETTRES A SIMON GAUTHIER
    CONTEUR INTERNATIONAL
    DU QUEBEC

    En hommage à Nelson Mandela
    en voici un peu plus
    au sujet de ma démarche
    de poète-équitable
    http://www.reveursequitables.com
    http://www.enracontantpierrot.blogspot.co m

    Pierrot
    vagabond céleste

    1- MON ARRIÈRE GRAND-PÈRE

    Cher Simon,

    C’est au crépuscule d’une vie d’artiste qu’on voit surgir au fond de soi ces quelques légendes familiales hors temps, hors réalité, hors servitude, qu’on réserve pour ses petits enfants, comme un héritage de poésie au quotidien.

    Enfant, je demandais souvent à mon grand-père de me raconter comment c’était quand il était petit comme moi. Y commençait par dire: si y avait pas eu l’accordéon à pitons de ma mère, y a des Noel qui auraient été ben tristes. Y prenait une grande respiration pour dire l’essentiel en un minimum de mots pour qu’un jour je le conte moi aussi quand je serai vieux. Y me disait: Moi je le raconte parce que je l’ai vécu, toi, un jour, tu vas le conter parce que je te l’ai raconté.

    Mon enfant, qu’y disait, ton arrière grand-père déblayait de la neige sur le toit. Y est tombé pis y s’est transpercé le corps par un bout de piquet de clôture. Dans ce temps-là, c’était le bois et y avait pas de médecin. Le soir de Noel, y dit à ma grand-mère: sors ton accordéon à pitons, joue de la musique pis fais danser les enfants pour m’aider à passer à travers. Et mon grand-père Lucien de dire: Je revoit encore ma chère mère, la **** à la bouche, une larme au coin de l’oeil, l’accordéon à pitons, pis nous autres les frères et soeurs faisant une ronde en pied de bas. C’est la musique qui nous a sauvé du désespoir mon petit gars.

    Aujourd’hui, Simon, je réalise que mon grand-père Lucien avait raison. J’aurais aimé te raconter l’histoire de l’accordéon à pitons de mon arrière grand-mère. Mais j’essaye de pas trop mettre de mots boutte à boutte pour ne pas trahir la légende de l’arrivée de la musique dans la famille Rochette

    Pierrot

    —-
    2- BAPTISTE TREMBLAY

    CHER SIMON

    Mon arrière grand-mère et son accordéon à piton fut une artiste du quotidien. Elle fut la barre de mesure qui me permit de découvrir la poésie fait homme alors que j’allais encore à l’école primaire. le vagabond Baptiste Tremblay arrêtait les trains sur la voie ferrée au coin de la rue menant à la petite école. Les policiers comme les chauffeurs de train qui le prenaient pour un fou finirent par deviner qu’il était poète. Parce que dans un parc, il nourrissait les oiseaux et apprenait leur chant, au nom de ceux et celles qui ont besoin d’espérance.

    Un jour que je vagabondais je ne sais trop quel village, j’arrivai au coin d’une rue où une harmonie de parfums me conduisit à une maison. Un très vieux monsieur prenait soin d’un jardin d’une exceptionnelle variété de fleurs. Il me dit: Je ne cultive pas des fleurs, je cultive l’espérance d’une vie meilleure pour ceux et celles qui passent devant ma maison.
    Cette nuit-là, je la vécus dans les larmes de joie. Je reconnus la signature du vagabond Baptiste Tremblay de mon enfance. Et si on y pense bien, Nelson Mandela dut vivre la même bienveillance envers les autres par son jardin dans la cour de sa prison.

    —-

    3- QU’EST-CE QUE LA POÉSIE?

    CHER SIMON

    La poésie, c’est l’être qui danse en cachette du paraître. Mon arrière grand-mère et son accordéon, Baptiste Tremblay et son parc à oiseaux, le vieux Monsieur et son jardin illégal de fleurs devant sa maison étaien, ce que mon père honorait du titre d’ artistes du quotidien.

    Mon père était réalisateur de télévision à C.K.T.M. t.v. Trois-rivières. Il recevait à son émission du midi tous tous les artistes normatifs de Montréal, les honnêtes cols bleus du paraître.

    Pour se reposer, l’automne,le dimanche, il s’installait devant sa fenêtre, dans sa chaise berçante et regardait Fernand l’autre côté de la rue danser la vie en cordant son bois pouer faire de sa corde un hymne à la beauté du monde. Et je me rappelle d’avoir vu ses lèvres murmurer pour lui-même:
    ça c’est un artiste

    Pierrot

    —-
    4- JOURNALISTE DE L’ÊTRE

    Sachant que je n’avais aucun talent, ni comme artiste du quotidien, ni comme honnête col bleu du paraître, je devins vagabond et me fis journaliste de l’être avec des petits reportages sous forme de chansons non normatives.

    LA ROUTE T’APPELLE

    une vieille route
    de campagne quelque part
    une vieille grange abandonnée
    avec d’la paille
    dans laquelle je dors
    encore

    y a personne
    y a pas de bruit
    y a que l’aurore
    qui s’approche
    de mon corps

    REFRAIN

    réveille-toi mon ami,
    wohhhhhhh
    la route t’appelle
    la brume est bel…el…le

    tu vas claquer un peu des dents
    la fin du mois d’septembre surprend
    mème les vagabonds milliardaires
    de leur temps

    COUPLET 2

    un vieux crouton d’pain
    qui traîne dans le pack sac

    un jeune psychologue
    qui descend de son char
    y s’est perdu
    où est Quebec?
    j’embarque avec

    y est pressé
    y roule ben vite
    y est ben stressé
    une cliente en attente

    COUPLET 3

    sur la galerie
    d’Radio-Québec
    dans la ville de Québec

    le ventre plein
    cette nuit-la
    moi j’ai dormi
    mon crouton d’pain
    loin de la pluie
    loin de la pluie

    ma douce aurore
    rapelle-toi
    de toi
    contre mon corps

    comme
    c’etait beau
    nous deux
    tremblant
    de froid
    dehors

    comme
    c’était beau
    nous deux
    tremblant
    de froid
    dehors

    Pierrot
    vagabond céleste

    —–

    6-UN ETRE DE LUMIERE

    CHER SIMON

    qu’est-ce qu’un être humain? C’est un être de lumière à intentisé variable. Allumer un rêveur, c’est nourrir de son propre feu un rêve à trop faible intensité de lumière. Etre allumé par un rêveur, c’est être aspiré par l’intensité de la lumière de l’autre. Chacune de mes chansons non normative fut une histoire vraie, inspirée par l’une ou l’autre des deux situations décrites dans ce paragraphe.

    UN JEUNE HOMME DE BONTÉ

    Un jour j’ai demandé
    à un jeune africain
    réfugié à Sept-îles
    comment il voyait demain

    ce jeune de 17 ans
    m’a dit bien simplement
    je rêve de retourner
    dans mon pays maltraité

    pour être reconnu
    nationalement
    comme un homme de bonté

    REFRAIN

    une chance qu’y pleuvait à sciau
    sur ma guitare et mon chapeau
    parce que mes larmes me lavaient l’corps
    entre Sept-Iles et Bécomo
    perdu dans l’parc
    d’une route de bois
    et d’orignaux

    COUPLET 2

    moi qui ai donné mes biens
    qui marche mon pays
    adoré des étoiles
    et même de la pluie

    il a suffi d’une phrase
    d’un jeune noir en extase
    pour que brille dans la nuit
    sa clé du paradis

    je me ferai mendiant
    nationalement
    pour chanter, ce jeune homme de bonté

    COUPLET 3

    y a très peu d’africains
    qui demeurent à Sept-Iles
    qui ont les yeux brillants
    et bientôt 18 ans

    qui marchent dans la rue
    qu’on traite en inconnu
    qui font l’ménage la nuit
    dans une usine perdue

    si vous le rencontrez
    serrrez-lui la main
    en lui chantant mon refrain

    Pierrot, vagabond céleste

    http://www.demers.qc.ca.centerblog.net

    pierre+rochette le 02/02/2013
    Je m’appelle Pierrot
    permettez-moi de vous offrir
    une de mes chansons
    qui parle de l’amour d’un camionneur
    au Québec
    et dont les paroles et musique
    se retrouvent sur

    http://www.demers.qc.ca
    chansons de pierrot
    paroles et musique

    LE CAMIONNEUR

    COUPLET 1

    j’suis su l’camion 60 heures par semaine
    j’t’aime

    des fois j’triche un peu
    j’fais des heures pour nous deux
    on dormira plus tard
    quand on s’ra des beaux vieux

    moi je vis juste pour toé
    j’ai hâte à fin de semaine
    j’t’aime

    de cogner du marteau
    quand tu fais du gâteau
    t’es si belle au fourneau
    mais j’veux mieux pour ma reine

    REFRAIN

    suffit qu’tu m’dises
    que tu veux changer la cuisine
    enlever l’comptoir à melamine

    pour que la route
    entre La Tuque et Trois-Rivières
    soit la plus belle de l’univers

    COUPLET 2

    j’dors dans l’camion
    4 nuits par semaine
    j’t’aime

    3 heures du matin
    réveille par la fiam
    mon p’tit lit dans cabine
    est ben trop grand pour rien

    j’ai des idées
    pour la salle à manger
    j’t’aime

    j’ai ben hâte d’en jaser
    autour d’un bon café
    j’ai acheté les néons
    ceux qu’tu m’avais d’mandés

    COUPLET 3

    j’suis sul’camion
    quand la neige a d’la peine
    j’t’aime

    quand le vent trop jaloux
    la garoche entre mes roues
    j’ai autour du c.b.
    un vieux chapelet jauni

    tu m’l’as donné
    en pleurant comme une folle
    j’t’aime

    parce que t’es ben croyante
    pis t’as peur quand y vente
    à soir ton camionneur
    rentrera plus d’bonne heure

    REFRAIN FINAL

    suffit qu’tu m’dses
    qu’cest ben plus beau dans ta cuisine
    parce que mes bras en melamine

    te lèvent dans airs
    entre La Tuque et Trois Rivières
    toi la plus belle de l’univers

    suffit qu’tu m’dises
    qu’c’est ben plus beau dans ta cuisine
    parce que mes bras en mélamine

    te lèvent dans airs
    loin de la Tuque et Trois Rivières
    toi la reine de mes je t’aime
    toi la reine de mes je t’aime

    Pierrot,
    vagabond céleste

    Pierrot est l’auteur de l’Île de l’éternité de l’instant présent et des Chansons de Pierrot. Il fut cofondateur de la boîte à chanson Aux deux Pierrots. Il fut aussi l’un des tous premiers chansonniers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Rochette, poète, chansonnier et compositeur, est présentement sur la route, quelque part avec sa guitare, entre ici et ailleurs…

    Pierrot
    vagabond céleste
    http://www.reveursequitables.com
    http://www.enracontantpierrot.blogspot.com
    sur google, Simon Gauthier conteur, video vagabond celeste

    MARDI
    5 FÉVRIER 2013
    21HEURES, QUEBEC CANADA
    Le Gambrinus, 3160 boul. des Forges, Trois-Rivières ; 918-691-3371. Le vagabond céleste accompagné du musicien Benoit Rolland.
    http://www.simongauthier.com

    MERCREDI
    27 février 2013, 20 h.
    LE VAGABOND CELESTE
    À LA MAISON FOLIE MOULIN
    49 RUE D’ARRAS
    LILLE, FRANCE
    DANS LE CADRE DU FESTIVAL
    L’IVRESSE DES MOTS

    LE VAGABOND CÉLESTE – SIMON GAUTHIER
    Pierrot rêve de tout changer; il troque sa maison contre une paire de bottes, pour aller plus loin dans sa vie ! Depuis, il parcourt le Québec. Le rencontrer, c’est recevoir un grand souffle de poésie qui nous étreint, comme des bras chauds venus nous réconforter durant une nuit d’hiver sans abri ! Un récit émouvant, porteur d’avenir.

    http://www.simongauthier.com
    http://www.demers.qc.ca.centerblog.net

    pierre+rochette le 02/02/2013
    MARDI
    2 AVRIL 2013, 20H
    LE VAGABOND CELESTE
    MAISON DE LA CULTURE COTE DES NEIGES
    MONTREAL, CANADA
    5290 CHEMIN COTE DES NEIGES
    MONTREAL

    DIMANCHE
    28 avril 2013, 20h
    LE VAGABOND CELESTE
    DANS LE CADRE DES DIMANCHES DU CONTE
    CABARET DU ROY
    363 RUE DE LA COMMUNE EST
    VIEUX-MONTREAL

    p.s.
    pour voir la video réclame
    sur google,
    Simon Gauthier conteur, video vagabond celeste

    http://www.demers.qc.ca.centerblog.net

    J’aime

  9. PIERROT LA LUNE, PIERRE ROCHETTE, VAGABOND CELESTE, REVEUR EQUITABLE, ERMITE DES ROUTES

    2EME EXTRAIT
    MONSIEUR 2.7K
    http://WWW.REVEURSEQUITABLES.COM
    PRESSE
    MONSIEUR 2.7K

    Voici l’histoire de Monsieur K… , prisonnier numérique K…ui s’évade d’Internet après avoir
    franchi 1000 pages dématérialisées de débrits de bitts… Son rêve, marcher la fraîcheur
    existentielle de la beauté du monde sans le boulet de l’information enchaîné à l’un de ses pieds,
    enfin libéré de 1000 pages de placenta ayant permis l’accouchement d’un vagabond céleste.
    MONSIEUR
    2.7K
    CERVEAU THÉÂTRE
    Déjeunercauserie
    avec
    L’AUTEURCONTEUR
    CHER MONSIEUR…
    Votre manière d’écrire est si déroutante »K »…u’on n’arrive pas à la classer. En ce »K »…ui
    me concerne, j’avoue être incapable d’imaginer »K »…uels lecteurs pourraient lire ce récit d’un
    bout à l’autre.
    CHER EDITEUR…
    N’est pas Francisco de Robles qui veut. Ce ne sera pas la première fois, dans l’histoire de
    l’art, »K »…u’un éditeur se rend immortel grâce à son incompétence littéraire. Je vous rendrai donc
    immortel, comme le fit Proust pour Gide et même un peu plus. Pardonnez ma générosité…. Mon
    cerveauthéâtre
    de 1000 pages »K »…ommencera »donc » et se terminera »donc » par votre lettre.
    »Il n’est de vraie littérature »K »…ue produite non par des fonctionnaires bien pensants et zélés,
    mais par des fous, des ermites, des hérétiques, des rêveurs des rebelles et des sceptiques »…
    Zamzatin…vous connaissez cet écrivain monsieur l’éditeur?J)))))))) ***(paquet de bits)…***
    Pierrotlalune
    J))) directeur artistique des mots

    LES SEMEURS DE FOLIES
    Il y avait trois semeurs de folies dans notre ville : Un gardien de parc, un gardien de
    sécurité et un gardien de la foi. Grâce à chacun d’eux, il arrivait des choses incroyables »K »…ue
    personne n’aurait osé raconter, surtout pas dans un roman. Non seulement la population les
    respectait, mais elle avait appris à les aimer parce »K »…u’ils leur redonnaient un »K »…oeur
    d’enfant. Et le simple fait de rêver de nouveau à devenir grand retardait à l’infini l’apparition de
    l’idée »K »…u’on n’aurait peutêtre
    pas le choix de mourir un jour.
    Le frère de Madame Riendeau dormait toutes les nuits de l’été sur un banc de parc. Toute
    la journée, il obligeait les gens à garder silence pour ne pas faire fuir les oiseaux. Et la nuit, il
    s’entourait de milliers de miettes de pain pour les faire répéter afin que leurs chants
    s’harmonisent selon la musique qu’il avait composée pour eux. Au lieu de leur parler, il sifflait
    ‘K »…omme chacun d’eux. Des jeunes gens, »K »…u’il avait jadis obligés à se taire, se mirent à
    siffler comme lui. Et l’un d’entre eux, grâce à lui, remporta un jour un championnat à titre de
    meilleur imitateur de chants d’oiseaux.
    Le frère de Madame Lavigne, lui, passait ses journées à attendre le train pour l’arrêter
    dans sa »K »…ourse. Il se plaçait simplement devant, sans bouger d’un pouce, la main levée. Et le
    »K »…onducteur affolé réussissait à freiner son engin, s’immobilisant parfois à quelques pieds
    seulement de l’immobile intrus. Alors celuici,
    sans s’occuper des insultes de »K »…ui que ce soit,
    faisait signe aux enfants de traverser puisqu’il n’y avait aucun danger. La police avait beau le
    surveiller, l’arrêter, le reconduire, il revenait de nuit pour être certain d’être à son poste au lever
    du jour. Il balayait la voie et huilait les rails, tentant d’enlever à »K »…oups de marteau les
    imperfections »K »…ui auraient pu causer un déraillement dangereux pour la »K »…ommunauté.
    Lorsque la gare passa au feu à l’autre bout de la ville, on jugea bon de la déplacer dans un endroit
    plus achalandé. On la reconstruisit juste là où il exerçait son métier… Ce »K »…ui permit au frère
    de Madame Lavigne de prendre sa retraite puisqu’il avait enfin réalisé le rêve de sa vie, devenir
    chef de gare.
    Je ne savais pas »K »…ue mon oncle Hannibal était le troisième. Je l’appris tout à fait par
    hasard. Je sais aujourd’hui »K »…ue le gardien de parc et le gardien de sécurité le tenaient depuis
    longtemps en très haute estime parce que c’est en passant du temps avec eux à les regarder vivre
    poétiquement »K »…u’il lui prit l’idée de devenir aussi semeur de folies, soit gardien dans un
    domaine où il pourrait innover tout en les imitant, c’estàdire,
    gardien de la foi. Parce »K »…ue
    les avancements de »K »…arrière étaient rares pour les laïcs dans la religion de Monsieur le
    »K »K »K »…uré, il en rejoignit une toute nouvelle qui venait juste de planter pignon sur rue. Et
    »K »…omme il savait que je pratiquais du bout des doigts, il vint me recruter »K »…omme fidèle
    de façon à ce que je puisse voter pour lui à ses élections.
    Je n’étais pas le genre à fréquenter mon oncle, »K »…ar j’avais peur de passer pour snob,
    ayant la mauvaise habitude de pousser trop loin mon rapport célébral à l’autre, avec pour
    »K »…onséquence de rendre cet autre trop »K »…onscient de ses limites et ainsi le faire souffrir
    inutilement.
    Mon oncle, vous vous présentez à quel titre,
    Si ce n’est pas trop indiscret de vous le demander ?
    411
    Pape.
    Je dois avouer »K »…ue le choc fut immensément grand. Non pas que j’aie quelque chose
    »K »K »K » »…ontre la papauté mais j’en avais acquis une »K »…onnaissance historique suffisante
    pour réaliser qu’il avait de bonnes chances de devenir le seul pape provoquant un rire au niveau
    international. Et »K »…omme j’aimais mon oncle, je ne savais pas trop »K »…omment lui dire,
    tout au plus lui conseiller, de rester discret, le temps qu’il »K »…onsolide sa réputation par un
    usage modéré du poste, la »K »…ompétition à ce niveau étant d’autant plus cruelle qu’on tardait
    »K »…ruellement à mourir pour donner une chance au remplaçant.
    »K »…ombien de fidèles comporte votre nouvelle église ?
    Soixanteseize.
    Et »K »…ui se présente contre vous ?
    Le frère de Monsieur le Maire et mon fils.
    Mon oncle, je ne veux pas vous décourager
    Mais dans toute l’histoire de la chrétienté.
    Un pape n’a jamais gagné »K »…ontre son fils.
    Moi je vais gagner parce que Dieu me l’a révélé.
    Ohhh… J’avais maintenant un oncle infaillible dans la famille. Une des lois de
    l’intellectuel, s’il veut survivre en société, est d’abaisser son niveau de langage s’il ne veut pas
    être rejeté.
    Mon oncle, depuis le début de l’humanité
    Au niveau mathématique et statistique,
    Lorsqu’on divise le vote, »K »…ontre un adversaire
    Il passe, et vous perdez automatiquement
    Dieu vous a dit cela aussi ?
    Oh ! J’avais raté mon »K »…oup. Le plafond de son cerveau s’était arrêté au deuxième
    étage de sa »K »…onscience humaine et je marchais sur le plancher du troisième martelant
    directement le dessus de sa tête papale si fragile parce »K »…ue non encore couronnée. Ce
    »K »…ui fit, à la fois, sortir la fumée par les oreilles et l’orgueil par ses yeux. Je jugeai »K »…u’il
    me fallait absolument réparer par une »K »…onsolation d’usage si je ne voulais pas être traitée de
    snob.
    Au moins, »K »…ontrairement aux papes de la »K »…hrétienté
    Vous avez une épouse dont la variable en tant ‘K »…ue présence
    Peut faire la différence et provoquer la faillibilité des statistiques.
    Elle m’a dit qu’elle voterait pour son garçon.
    412
    Je le sentis descendre au plus profond des »K »…aves du Vatican. Et je compris
    l’importance de sa mission. Il faisait appel au sang pour ne pas être dévoré par le sien propre. Et
    »K »…omme je ne voulais pas m’insérer dans une chicane de famille, je lui promis plutôt de tenter
    de »K »…onvaincre son fils de ne pas humilier publiquement son père, qui risquerait bien de le
    devenir assez tôt si par malheur il poursuivait dans son inconscience de se faire élire.
    Les élections eurent finalement lieu. Mon oncle et son fils perdirent tel que prédit. Le
    frère du maire héritant d’un poste plus prestigieux »K »…ue celui de son aîné. Je n’en revins pas
    de la puissance de la logique à prévoir l’imprévisible dans la vie… Mais les élections du maire
    arrivèrent à leur tour. Son frère pape étant en difficultés financières, le magistrat réussit à
    l’acheter pour ne pas »K »…ue les folies spirituelles de l’inconscient lui portent ombrage, juste au
    moment où mon cousin dans une »K »…olère imprévue quitta en même temps le groupe, laissant
    le champ libre à mon oncle »K »…ui fut finalement élu à l’unanimité. Dieu avait encore une fois
    réussi à gagner sur le librearbitre
    de l’homme.
    »K »…uand mon oncle vint me taquiner gentiment de sa nouvelle prestance, je fus
    tellement »K »…ontente d’avoir perdu »K »…ar cela m’aurait chagrinée de perdre un parent.
    Mon oncle était de la race des gens simples mais heureux. Chaque soir, pendant »K »…ue
    ma tante faisant son »K »…assetête
    sur la table de cuisine, après avoir compté le nombre de ses
    patates d’angoisse parce »K »…ue mon oncle considérait que de travailler en soi était un loisir, à
    un point tel que lorsqu’il recevait un compte marqué « dernier avis » il le déchirait en disant :
    « fantastique, ils ne réécriront plus », ce qui enchaînait ma tante à son cassetête
    et libérait mon
    oncle de la réalité.
    Il se rendait alors au salon où trônait un »K »…ocotier avec un singe en plastique perché
    dedans et une »K »…arte géographique sur une petite table. Il fermait les yeux, mettait un doigt au
    hasard sur la »K »…arte : « Australie, on part en voyage dans ce boutlà
    ce soir ». Il s’en allait sur
    la galerie, se berçait en refermant les yeux et faisait le tour des villes de ce pays sans »K »…ue
    cela ne lui »K »…oûte un sou, en profitant en même temps pour vérifier s’il ne s’y trouverait pas
    de futurs fidèles afin d’ouvrir des missions dans le monde par la seule puissance de son
    imaginaire.
    Juste à le regarder vivre, il me semblait »K »…ue je ratais ma vie pendant que lui
    n’arrivait jamais à échouer la sienne. Un soir que ma porte arrière n’était pas verrouillée, il entra
    comme ça, sur une intuition. Je pleurais d’épuisement, je crois, juste parce »K »…ue j’avais oublié
    de payer un »K »…ompte et qu’il y était inscrit : « dernier avis »
    Ça veut seulement dire
    »K »…u’ils n’écriront plus, mon enfant, fitil
    T’as même pas besoin de leur répondre
    Viens, on va aller prendre une marche.
    Pour me distraire un peu, il me raconta une anecdote du « mon oncle d’avant » »K »…ue
    Dieu ne fasse appel à lui. C’est ainsi que j’appris qu’il avait commencé sa carrière de semeur de
    folies sur scène en jouant du piano dans l’orchestre de mon père. Il avait tellement peur »K »…ue
    413
    les gens restés assis s’ennuient, d’un morceau sentimental à l’autre, qu’il avait pris l’habitude,
    pour les faire rire, de se »K »…rochir les yeux, jusqu’à ce que, un jour, l’un des deux refuse
    systématiquement de réintégrer sa position initiale sur une feuille de musique. Et cela ne revint
    jamais. Alors, maintenant, »K »…uand il jouait de son instrument sur scène, il faisait rire les gens
    en remettant les deux yeux droits, le temps d’une grimace, démontrant ainsi sa très grande
    versatilité.
    Mon oncle, aidezmoi
    à mettre de la folie dans ma vie
    »K »…omme vous en avez mis dans la vôtre.
    Il m’amena au parc aux oiseaux. Le gardien émiettait des pains entiers et les volatiles
    tournoyaient autour de lui. On ne savait plus trop bien »K »…ui de qui imitait les gazouillements
    de l’autre. Tout ne respirait que le bonheur de vivre. Puis nous arrêtâmes saluer le chef de gare. Il
    venait de huiler la voie ferrée pour »K »…ue le train puisse ménager ses freins. Il avait une
    graisse différente selon »K »…u’on annonçait de la pluie ou du soleil. « Tu vois, dit mon oncle ,
    on devrait se sentir en voyage en dedans de soimême
    sans trop se poser de questions comme le
    font les oiseaux et les trains. » Mais il existait un tel déséquilibre entre le train de ma vie
    intellectuelle et les oiseaux de ma vie affective »K »…ue je me sentais »K »…onstamment inquiète
    »K »…ue l’un n’écrase l’autre par mégarde.
    Fais »K »…onfiance à ton mon oncle, ma nièce
    Tu devrais te faire une pancarte
    Et marquer dessus :
    « J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola »
    Peutêtre
    »K »…u’il suffit juste de laisser son voilier
    Filer au vent de son coeur pour »K »…ue la différence
    Entre un petit bonheur et un grand bonheur
    Se perde dans le sillage.
    Lorsqu’il repartit, je me retrouvai seule dans mon décor. Le »K »…abaret de l’Ange Bleu
    me tombant sur les nerfs, j’allai porter une catin de marin à la salle des toilettes parce que,
    »K »…uand on est en cire, cela peut prendre un peu de temps avant qu’on réalise qu’on est en train
    de se faire voler son homme. Puis, je pris place à côté de matelot. »K »…urieusement, c’était le
    seul »K »…ue j’avais fait dessiné de manière à ce qu’il n’ait pas les yeux sur Marlène, cherchant à
    susciter chez elle, un effort supplémentaire pour provoquer un désir en lui. De la manière dont
    j’étais placée auprès de lui, il me regardait moi et semblait me poser une question fondamentale :
    Estce
    »K »…ue le bonheur, l’amour, la passion
    ça s’apprend dans les livres ou dans la vie ?
    Marlène chantait sa chanson, comme si elle pressentait que je n’étais pas de taille devant
    son immense pouvoir de séduction.
    414
    Une lueur mystérieuse, un « je ne sais quoi »,
    Brille comme une flamme dans les yeux d’une femme
    Mais lorsque nos regards plongent dans tes yeux
    »K »…uel est leur aveu ?
    De la tête aux pieds, je suis faite pour aimer
    C’est là mon univers et rien d’autre.
    Qui puisje
    ? C’est ma nature
    Je sais seulement aimer, rien d’autre
    Les hommes s’agitent »K »…omme des papillons près d’une flamme
    S’ils brûlent leurs ailes, je n’y peux rien.
    Je me levai pour interrompre la »K »…assette. Puisque j’avais beaucoup navigué dans les
    livres »K »…omme dans son film l’Ange Bleu, Je me dirigeai vers la loge de Lola et jetai tous mes
    bouquins aux vidanges. Puis, je revins dans le »K »…abaret montai l’escalier en »K »…olimaçon et
    rendue au balcon, secouai le professeur dans tous les sens, sans oublier de donner un direct au
    menton du magicien. Le pauvre instituteur prit tellement peur »K »…u’il échappa son bouquet de
    fleurs et en perdit la tête. Vous vous rendez compte, perdre vraiment sa tête pour une femme
    »K »…ui venait juste de comprendre que la relation « homme/femme » se devait de passer
    d’abord par les sens si elle voulait »K »…onnaître le bonheur de perdre la tête. Et je bus du
    »K » »..ognac au point de m’endormir saoule à »K »…ôté du marin, après lui avoir jasé toute la nuit
    de ma douleur de ne pas être aimée.
    Le lendemain, c’est avec un fameux mal de tête »K »…ue je remis en place les sculptures
    sous forme de sirènes, les bouées de sauvetage, les ancres de bateau, les goélands en plastique, le
    nombre exact de chaises et de tables »K »…omme de mannequins. Je réussis à revisser la tête du
    professeur et je me remis à boire. Je décidai de rester là, près de mon mannequin, à rêver à un
    marin en chair et en os, aussi longtemps »K »…ue je n’aurais pas trouvé de solution à ma vie.
    J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola.
    Où sont tes livres, Lola ? semblait me demander le mannequin de Marlène Dietriech
    Dans une poubelle au fond du garderobe
    chez ma mère, répondisje.
    Et pourquoi donc ?
    Parce qu’ils ne »K »…orrespondent plus
    À l’idée que je me fais de la vie.
    Cela me fit tout drôle de me voir me bercer, devant le poêle à bois, à la place de mes deux
    grandspères.
    On aurait dit qu’en vieillissant, je tentais de devenir à la fois l’un et l’autre. Je le
    sus par mon bonheur à voir des fleurs fraîches dans les mains du professeur tout en étant triste
    »K »…ue je ne sois »K »…ourtisée que par un mannequin :
    Estce
    »K »…ue le bonheur, l’amour, la passion
    Ça s’apprend dans les livres ou dans la vie
    415
    Madame Marlène?
    Je retournai la pancarte en me disant :
    S’il n’y a pas de beaux jeunes hommes
    »K »…ui viennent te voir,
    Je ne rencontrerai jamais
    L’homme de ta vie
    Et J’écrivis moimême,
    en grosses lettres
    Je manque maintenant d’amour
    J’ouvre aux heures habituelles
    Lola
    Je dormis fort tard, ce matin là. Mes premiers clients furent le pape et toute sa chrétienté.
    Le monde attirant du monde, il y eut une ligne à l’extérieur. Et le flot incessant de ceux et celles
    »K »…ui m’aimaient ne voulut point se tarir. Même Monsieur le »K »…uré me redonna la
    biographie de Jean XXIII pour que je puisse repartir ma bibliothèque sur un bon pied, amenant à
    la rescousse ses dames de SteAnne
    et ses filles d’Isabelle, pour bien montrer qu’il ne s’en
    laisserait pas imposer par un »K »…oncurrent.
    Le soir, après la fermeture, mon oncle Hannibal me téléphona :
    Lola, remets ta pancarte de fermeture
    La vie c’est »K »…omme un moteur d’automobile
    Parfois ça prend plusieurs coups de clé
    Dans le démarreur pour »K »…ue le destin
    Ronronne à son goût.
    »K »…omment résister à un pape qui avait été élu par Dieu luimême
    ? Je ressortis,
    retournai la pancarte en riant »K »’…omme une folle d’avoir un oncle aussi bizarre et j’allai me
    coucher.
    J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola.
    Le fait »K »…ue je fermai boutique aussi rapidement alerta tous ceux qui m’avaient aimée
    la veille. Mais à la manière de mon oncle Hannibal. Le pape, faisant la ligne avec sa
    communauté, fut suivi de Monsieur le »K »…uré avec les deux siennes, la file s’allongeant bientôt
    de leurs supporters réciproques au point de se prolonger tout au long du 25 ruelle de l’AmourMystère.
    Le journaliste local, »K »…ui était en fait le fils de mon oncle avec qui il s’était réconcilié,
    vint prendre une photo de son père fier d’être enfin « chef de ligne » dans sa société, dont le
    visage acoquiné à la pancarte fut diversement interprété lorsqu’il se retrouva en première page.
    416
    J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola.
    Imaginez, un pape »K »…ui sourit à larges dents et avec les yeux croches comme s’il ne
    voyait que le butin devant une pancarte, dont les phrases, tel un phylactère de bande dessinée,
    indique par pure acuité de certains percepteurs, le contenu d’une pensée moins riche »K »…ue son
    contenant, et pour d’autres, un contenant cherchant à remplir rapidement son contenu., Surtout
    »K »…ue sa plus fidèle admiratrice se retrouvait directement derrière lui, passant même pour sa
    soeur, je veux parler de Madame Beauregard, dont le mari était le frère de la femme du pape.
    Mais lorsque la photo fut reprise par « l’Associated Press, » et vendue aux différentes
    chaînes de journaux de la planète sous la chronique « Insolite » elle fit le tour du monde à partir
    d’une méprise. Le nom du magasin « la Lola de l’Ange Bleu » associé dans le haut de la vitrine à
    la pancarte « fait assez d’argent » entraîna l’intérêt du lecteur mondial sur sa passion à
    »K »…onnaître l’identité de la mystérieuse propriétaire anonyme.
    Estil
    »K »…royable de penser »K »…ue même si la planète entière vit le pape de notre
    ville, seule sa »K »…ommunauté vivant encore dans les »K »…atacombes où l’avait plongée le
    frère du maire par son départ soudain, la ville refusant maintenant de leur accorder un local où ils
    puissent se réunir… donc, seule sa »K »…ommunauté disje,
    le félicita pour cette publicité alors
    que luimême
    en profita pour démissionner avant »K »…ue le ridicule ne le tue une deuxième fois.
    »K »…uand on ne peut même pas se trouver deux larrons pour aller à la guerre, on préfère laisser
    tomber sa »K »…roix sur le chemin de la paix. Mon oncle avait tenté de se montrer plus futé
    »K »…ue Dieu, mais le »K »…onseil de la SainteTrinité
    , »K »…omme le conseil municipal
    d’ailleurs, apprécia qu’il se fut à temps retiré.
    Les journalistes arrivèrent de partout, plutôt en grappes disparates, tout dépendant des
    journées , »K »…uelques uns de raisins, d’autres de cerises ou de chocolat noir, »K »…ar on vint
    d’aussi loin que de »K »…alifornie, de France ou de »K »…ôte d’Ivoire en Afrique noire.
    Je refusai »K »…ue mon visage parût mais j’en profitai pour remettre la »K »…arte postale
    de mon corps nu au visage universel puisque enfoui sous une chevelure à la Rodin, en disant aux
    différents journalistes »K »…ue je comptais sur eux pour qu’un Valentin très intelligent, où qu’il
    se cache sur cette planète, ose tenter de »K »…onquérir par la beauté de ses mots le »K »…oeur
    d’une Valentine très sélective, belle mais depuis longtemps si seule, cependant juste assez
    argentée pour avoir le temps de lire leurs lettres d’amour adressées au 25 ruelle de l’AmourMystère.
    Et le nu de mon »K »…orps au cheveux longs masquant le visage, profitant du chemin
    parcouru par ma pancarte « ai fait assez d’argent » »K »…onnut une fortune aussi heureuse que
    diverse, provoquant même chez l’hebdomadaire ParisMatch
    l’idée saugrenue de lancer un
    »K »…oncours pour la fête des amoureux, le 14 février. Parmi les mâles de ses lecteurs ayant été
    assez intelligents pour rester célibataires, le temps de participer au massacre de la StValentin,
    pour une fois dans l’histoire »K »…ue l’évènement se tiendrait hors du Chicago de la prohibition.
    417
    L’expape
    avait raison. »K »…uand le moteur de l’histoire »K »…ommence à tourner,
    l’automobile s’emballe. Et c’est dans des emballages de toutes sortes »K »…ue je reçus, de la
    simple carte postale au sac de postiers remplis de »K »…adeaux les plus divers, des chargements
    entiers de soupirs provenant des battements de »K »…oeur d’une planète nouvelle, à michemin
    entre la Terre des Hommes et la terre des Femmes, celle où grandit le « Petit Prince » »K »…uand
    il se croit »K »…apable de survivre sans la poésie de StExupéry.
    Personne ne me croira si je dis »K »…ue la loge de Lola fut à tel point submergée de
    parfums épistolaires de mâles »K »…ue j’eus peine à fermer la porte. Et je dormis dans un sac de
    »K »…ouchage sur la scène, aux pieds de Marlène, ayant pris bien soin de changer ma pancarte à
    la vitrine de « la Lola de l’Ange Bleu »
    J’ai reçu assez de lettres
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    »K »…ue croyezvous
    qu’il arriva ? Le maire dut prêter temporairement un local à mon
    oncle, pour que la montagne de »K »…ourrier puisse bénéficier du secret de la
    »K »…onfidentialité, car mon oncle, ayant retrouvé le goût du pouvoir était devenu tout
    simplement mon gérant. Il me fallait un local pour endiguer le flot nouveau et seul Monsieur le
    maire pouvait maintenant nous dépanner. Et »K »…omme les élections approchaient à grands
    pas….
    Monsieur le maire n’ignorait pas que les électeurs, »K »…ui votent d’abord avec leur
    coeur plutôt qu’avec leur tête ne lui auraient pas pardonné qu’une vulgaire chicane de
    »K »…locher puisse empêcher les cloches de mes amoureux de trouver refuge en lieu sûr, en
    attendant »K » »..ue je les décachètent de la poche de leur étui, ce »K »…ui permit à mon oncle de
    reprendre du service à titre de pape temporaire, »K »…ui, tel un héros du nouveau testament, put
    sortir son troupeau des »K »…atacombes pour que tous puissent prier entre deux relevées de la
    garde. Dieu l’avait encore fait gagner. Et il s’était assuré »K »…ue je n’y perde rien dans
    l’échange. Le saintEsprit
    étant sur le »K »…omité d’élection du maire, mon oncle lui ayant assuré
    le vote de ses ouailles et le »K »…uré des siens puisque les ouailles de mon oncle
    »K »…ontinueraient quand même à aller à l’église le dimanche pour ne pas déshonorer Monsieur
    le Maire, le temps »K »…ue les élections eussent lieu.
    Tout rentra dans l’ordre et Madame Beauregard put continuer d’observer ma mère de ses
    lunettes d’approche, tous et chacun sachant, que, »K »…omme la marmotte au printemps, lorsque
    celleci
    revenait à bonne date sur sa galerie, indiqua à la population entière savait qu’on allait
    vivre un printemps hâtif, le maire en profitant pour sortir de son terrier..
    Je n’ouvris aucune lettre, ni aucun colis. J’attendis »K » »..ue la tempête passe. J’allai
    porter le marin à la salle de toilettes rejoindre sa catin. Je n’en avais plus besoin. J’étais
    submergée de vagues d’amour venant de tous les océans du monde. Marlène se mourait de
    jalousie et le professeur ne cessait de me faire des clin d’oeil me félicitant de l’avoir enfin vengé.
    Deux jours de dépouillement sommaires d’une infime partie du »K »…ourrier me fit
    prendre »K »…onscience que 524 marins attendaient maintenant en ligne devant la porte du
    cabaret l’Ange Bleu, les autres espérant sans doute »K »…ue la tempête cesse pour pouvoir
    418
    aborder à leur tour. Moi qui ne possédais qu’un tout petit bâteau à voile, j’eus soudain peur de
    chavirer.
    »K »…omme mon Oncle Hannibal voyageait déjà autour de la planète sur sa »K »…arte
    terrestre, il me faudrait maintenant apprendre à naviguer à mon tour au travers de mes »K »…artes
    postales venues de tous les ports du monde, essayant de découvrir lentement sous les mots des
    marins, l’émotion »K »…ui ferait de moi une gardienne des folies de l’amour.
    Mais peutêtre
    existaitil
    déjà une semeuse de folie navigant dans l’univers de la
    sensualité. J’eus l’idée de passer un entrefilet dans différents journaux en des mots si fous
    d’intention »K »…ue seule une ou quelques géniales délinquantes puissent en décoder le côté
    corrosif.
    Ëtesvous
    semeuse de folie dans votre vie amoureuse?
    Si oui complétez cette phrase.
    Je suis gardienne de……..
    Je ne reçus qu’une seule réponse
    Je suis gardienne des étoiles
    Et je sème mes amants
    au plafond de mon »K »…oeur
    De nouveau, je lui écrivis
    « Etesvous
    une femme subversive
    qui saurait répondre à des lettres d’amour? »
    veuillez envoyer des exemples de réponses.
    E je reçus ces simples phrases :
    Je
    vous aime au moins jusqu’à la fin de semaine.
    Pour
    l’instant, je sais »K »…ue nul homme ne vous surpasse
    Alors à quoi bon aller voir ailleurs
    Enfin…pour l’instant
    On
    attend toujours son prince charmant
    Plusieurs se présentent tout au long d’une vie
    Et on fait un bout de chemin
    Jusqu’à ce »K »…ue les papillons
    À l’estomac s’envolent….
    Je ne »K »…onçois pas l’Amour
    Sans le désir
    Et cette dame que je ne »K »…onnaissais pas signa :
    CHANELLE, bourelle des coeurs.
    419
    Je devins tellement surexcitée »K »…ue j’embrassai Marlène, dévissai la tête du
    professeur pour dormir avec elle à titre de portebonheur.
    J’appelai mon gérantpape,
    pour qu’il
    me fasse parvenir tout mon »K »…ourrier de la manière la plus folle possible, pour »K »…ue cela
    me porte chance.
    Et nous vîmes dans la noirceur de la ville, sa docile »K »…ommunauté transporter, à la
    file romaine, tout mon »K »…ourrier. Le local étant situé de l’autre côté de la voie ferrée, Madame
    Lavigne eut enfin la chance de voir passer, le long des rails, des oiseauxmigrateurs
    s’abandonnant au délicieux boire de la source du »K »…oeur. Le gardien de sécurité s’étant levé
    de nuit pour les protéger du passage du train et celui du parc ayant fait chanter ses oiseaux pour
    qu’ils aient le coeur gai , le gardien de la foi les salua de loin, fier de reconnaître en eux des
    »K »…onfrères semeurs de folie.
    »Kp3 »
    seule la chaleur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade virtuelle
    sous de milliards de bits d’informations dépersonnalisées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***
    »Kp3 »
    seule la chaleur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade virtuelle
    sous de milliards de bits d’informations dépersonnalisées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***
    »Kp3 »
    seule la chaleur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade virtuelle
    sous de milliards de bits d’informations dépersonnalisées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***
    »Kp3 »
    seule la chaleur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade virtuelle
    sous de milliards de bits d’informations dépersonnalisées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***

    LES SEMEURS DE FOLIES
    Il y avait trois semeurs de folies dans notre ville : Un gardien de parc, un gardien de
    sécurité et un gardien de la foi. Grâce à chacun d’eux, il arrivait des choses incroyables »K »…ue
    personne n’aurait osé raconter, surtout pas dans un roman. Non seulement la population les
    respectait, mais elle avait appris à les aimer parce »K »…u’ils leur redonnaient un »K »…oeur
    d’enfant. Et le simple fait de rêver de nouveau à devenir grand retardait à l’infini l’apparition de
    l’idée »K »…u’on n’aurait peutêtre
    pas le choix de mourir un jour.
    Le frère de Madame Riendeau dormait toutes les nuits de l’été sur un banc de parc. Toute
    la journée, il obligeait les gens à garder silence pour ne pas faire fuir les oiseaux. Et la nuit, il
    s’entourait de milliers de miettes de pain pour les faire répéter afin que leurs chants
    s’harmonisent selon la musique qu’il avait composée pour eux. Au lieu de leur parler, il sifflait
    ‘K »…omme chacun d’eux. Des jeunes gens, »K »…u’il avait jadis obligés à se taire, se mirent à
    siffler comme lui. Et l’un d’entre eux, grâce à lui, remporta un jour un championnat à titre de
    meilleur imitateur de chants d’oiseaux.
    Le frère de Madame Lavigne, lui, passait ses journées à attendre le train pour l’arrêter
    dans sa »K »…ourse. Il se plaçait simplement devant, sans bouger d’un pouce, la main levée. Et le
    »K »…onducteur affolé réussissait à freiner son engin, s’immobilisant parfois à quelques pieds
    seulement de l’immobile intrus. Alors celuici,
    sans s’occuper des insultes de »K »…ui que ce soit,
    faisait signe aux enfants de traverser puisqu’il n’y avait aucun danger. La police avait beau le
    surveiller, l’arrêter, le reconduire, il revenait de nuit pour être certain d’être à son poste au lever
    du jour. Il balayait la voie et huilait les rails, tentant d’enlever à »K »…oups de marteau les
    imperfections »K »…ui auraient pu causer un déraillement dangereux pour la »K »…ommunauté.
    Lorsque la gare passa au feu à l’autre bout de la ville, on jugea bon de la déplacer dans un endroit
    plus achalandé. On la reconstruisit juste là où il exerçait son métier… Ce »K »…ui permit au frère
    de Madame Lavigne de prendre sa retraite puisqu’il avait enfin réalisé le rêve de sa vie, devenir
    chef de gare.
    Je ne savais pas »K »…ue mon oncle Hannibal était le troisième. Je l’appris tout à fait par
    hasard. Je sais aujourd’hui »K »…ue le gardien de parc et le gardien de sécurité le tenaient depuis
    longtemps en très haute estime parce que c’est en passant du temps avec eux à les regarder vivre
    poétiquement »K »…u’il lui prit l’idée de devenir aussi semeur de folies, soit gardien dans un
    domaine où il pourrait innover tout en les imitant, c’estàdire,
    gardien de la foi. Parce »K »…ue
    les avancements de »K »…arrière étaient rares pour les laïcs dans la religion de Monsieur le
    »K »K »K »…uré, il en rejoignit une toute nouvelle qui venait juste de planter pignon sur rue. Et
    »K »…omme il savait que je pratiquais du bout des doigts, il vint me recruter »K »…omme fidèle
    de façon à ce que je puisse voter pour lui à ses élections.
    Je n’étais pas le genre à fréquenter mon oncle, »K »…ar j’avais peur de passer pour snob,
    ayant la mauvaise habitude de pousser trop loin mon rapport célébral à l’autre, avec pour
    »K »…onséquence de rendre cet autre trop »K »…onscient de ses limites et ainsi le faire souffrir
    inutilement.
    Mon oncle, vous vous présentez à quel titre,
    Si ce n’est pas trop indiscret de vous le demander ?
    411
    Pape.
    Je dois avouer »K »…ue le choc fut immensément grand. Non pas que j’aie quelque chose
    »K »K »K » »…ontre la papauté mais j’en avais acquis une »K »…onnaissance historique suffisante
    pour réaliser qu’il avait de bonnes chances de devenir le seul pape provoquant un rire au niveau
    international. Et »K »…omme j’aimais mon oncle, je ne savais pas trop »K »…omment lui dire,
    tout au plus lui conseiller, de rester discret, le temps qu’il »K »…onsolide sa réputation par un
    usage modéré du poste, la »K »…ompétition à ce niveau étant d’autant plus cruelle qu’on tardait
    »K »…ruellement à mourir pour donner une chance au remplaçant.
    »K »…ombien de fidèles comporte votre nouvelle église ?
    Soixanteseize.
    Et »K »…ui se présente contre vous ?
    Le frère de Monsieur le Maire et mon fils.
    Mon oncle, je ne veux pas vous décourager
    Mais dans toute l’histoire de la chrétienté.
    Un pape n’a jamais gagné »K »…ontre son fils.
    Moi je vais gagner parce que Dieu me l’a révélé.
    Ohhh… J’avais maintenant un oncle infaillible dans la famille. Une des lois de
    l’intellectuel, s’il veut survivre en société, est d’abaisser son niveau de langage s’il ne veut pas
    être rejeté.
    Mon oncle, depuis le début de l’humanité
    Au niveau mathématique et statistique,
    Lorsqu’on divise le vote, »K »…ontre un adversaire
    Il passe, et vous perdez automatiquement
    Dieu vous a dit cela aussi ?
    Oh ! J’avais raté mon »K »…oup. Le plafond de son cerveau s’était arrêté au deuxième
    étage de sa »K »…onscience humaine et je marchais sur le plancher du troisième martelant
    directement le dessus de sa tête papale si fragile parce »K »…ue non encore couronnée. Ce
    »K »…ui fit, à la fois, sortir la fumée par les oreilles et l’orgueil par ses yeux. Je jugeai »K »…u’il
    me fallait absolument réparer par une »K »…onsolation d’usage si je ne voulais pas être traitée de
    snob.
    Au moins, »K »…ontrairement aux papes de la »K »…hrétienté
    Vous avez une épouse dont la variable en tant ‘K »…ue présence
    Peut faire la différence et provoquer la faillibilité des statistiques.
    Elle m’a dit qu’elle voterait pour son garçon.
    412
    Je le sentis descendre au plus profond des »K »…aves du Vatican. Et je compris
    l’importance de sa mission. Il faisait appel au sang pour ne pas être dévoré par le sien propre. Et
    »K »…omme je ne voulais pas m’insérer dans une chicane de famille, je lui promis plutôt de tenter
    de »K »…onvaincre son fils de ne pas humilier publiquement son père, qui risquerait bien de le
    devenir assez tôt si par malheur il poursuivait dans son inconscience de se faire élire.
    Les élections eurent finalement lieu. Mon oncle et son fils perdirent tel que prédit. Le
    frère du maire héritant d’un poste plus prestigieux »K »…ue celui de son aîné. Je n’en revins pas
    de la puissance de la logique à prévoir l’imprévisible dans la vie… Mais les élections du maire
    arrivèrent à leur tour. Son frère pape étant en difficultés financières, le magistrat réussit à
    l’acheter pour ne pas »K »…ue les folies spirituelles de l’inconscient lui portent ombrage, juste au
    moment où mon cousin dans une »K »…olère imprévue quitta en même temps le groupe, laissant
    le champ libre à mon oncle »K »…ui fut finalement élu à l’unanimité. Dieu avait encore une fois
    réussi à gagner sur le librearbitre
    de l’homme.
    »K »…uand mon oncle vint me taquiner gentiment de sa nouvelle prestance, je fus
    tellement »K »…ontente d’avoir perdu »K »…ar cela m’aurait chagrinée de perdre un parent.
    Mon oncle était de la race des gens simples mais heureux. Chaque soir, pendant »K »…ue
    ma tante faisant son »K »…assetête
    sur la table de cuisine, après avoir compté le nombre de ses
    patates d’angoisse parce »K »…ue mon oncle considérait que de travailler en soi était un loisir, à
    un point tel que lorsqu’il recevait un compte marqué « dernier avis » il le déchirait en disant :
    « fantastique, ils ne réécriront plus », ce qui enchaînait ma tante à son cassetête
    et libérait mon
    oncle de la réalité.
    Il se rendait alors au salon où trônait un »K »…ocotier avec un singe en plastique perché
    dedans et une »K »…arte géographique sur une petite table. Il fermait les yeux, mettait un doigt au
    hasard sur la »K »…arte : « Australie, on part en voyage dans ce boutlà
    ce soir ». Il s’en allait sur
    la galerie, se berçait en refermant les yeux et faisait le tour des villes de ce pays sans »K »…ue
    cela ne lui »K »…oûte un sou, en profitant en même temps pour vérifier s’il ne s’y trouverait pas
    de futurs fidèles afin d’ouvrir des missions dans le monde par la seule puissance de son
    imaginaire.
    Juste à le regarder vivre, il me semblait »K »…ue je ratais ma vie pendant que lui
    n’arrivait jamais à échouer la sienne. Un soir que ma porte arrière n’était pas verrouillée, il entra
    comme ça, sur une intuition. Je pleurais d’épuisement, je crois, juste parce »K »…ue j’avais oublié
    de payer un »K »…ompte et qu’il y était inscrit : « dernier avis »
    Ça veut seulement dire
    »K »…u’ils n’écriront plus, mon enfant, fitil
    T’as même pas besoin de leur répondre
    Viens, on va aller prendre une marche.
    Pour me distraire un peu, il me raconta une anecdote du « mon oncle d’avant » »K »…ue
    Dieu ne fasse appel à lui. C’est ainsi que j’appris qu’il avait commencé sa carrière de semeur de
    folies sur scène en jouant du piano dans l’orchestre de mon père. Il avait tellement peur »K »…ue
    413
    les gens restés assis s’ennuient, d’un morceau sentimental à l’autre, qu’il avait pris l’habitude,
    pour les faire rire, de se »K »…rochir les yeux, jusqu’à ce que, un jour, l’un des deux refuse
    systématiquement de réintégrer sa position initiale sur une feuille de musique. Et cela ne revint
    jamais. Alors, maintenant, »K »…uand il jouait de son instrument sur scène, il faisait rire les gens
    en remettant les deux yeux droits, le temps d’une grimace, démontrant ainsi sa très grande
    versatilité.
    Mon oncle, aidezmoi
    à mettre de la folie dans ma vie
    »K »…omme vous en avez mis dans la vôtre.
    Il m’amena au parc aux oiseaux. Le gardien émiettait des pains entiers et les volatiles
    tournoyaient autour de lui. On ne savait plus trop bien »K »…ui de qui imitait les gazouillements
    de l’autre. Tout ne respirait que le bonheur de vivre. Puis nous arrêtâmes saluer le chef de gare. Il
    venait de huiler la voie ferrée pour »K »…ue le train puisse ménager ses freins. Il avait une
    graisse différente selon »K »…u’on annonçait de la pluie ou du soleil. « Tu vois, dit mon oncle ,
    on devrait se sentir en voyage en dedans de soimême
    sans trop se poser de questions comme le
    font les oiseaux et les trains. » Mais il existait un tel déséquilibre entre le train de ma vie
    intellectuelle et les oiseaux de ma vie affective »K »…ue je me sentais »K »…onstamment inquiète
    »K »…ue l’un n’écrase l’autre par mégarde.
    Fais »K »…onfiance à ton mon oncle, ma nièce
    Tu devrais te faire une pancarte
    Et marquer dessus :
    « J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola »
    Peutêtre
    »K »…u’il suffit juste de laisser son voilier
    Filer au vent de son coeur pour »K »…ue la différence
    Entre un petit bonheur et un grand bonheur
    Se perde dans le sillage.
    Lorsqu’il repartit, je me retrouvai seule dans mon décor. Le »K »…abaret de l’Ange Bleu
    me tombant sur les nerfs, j’allai porter une catin de marin à la salle des toilettes parce que,
    »K »…uand on est en cire, cela peut prendre un peu de temps avant qu’on réalise qu’on est en train
    de se faire voler son homme. Puis, je pris place à côté de matelot. »K »…urieusement, c’était le
    seul »K »…ue j’avais fait dessiné de manière à ce qu’il n’ait pas les yeux sur Marlène, cherchant à
    susciter chez elle, un effort supplémentaire pour provoquer un désir en lui. De la manière dont
    j’étais placée auprès de lui, il me regardait moi et semblait me poser une question fondamentale :
    Estce
    »K »…ue le bonheur, l’amour, la passion
    ça s’apprend dans les livres ou dans la vie ?
    Marlène chantait sa chanson, comme si elle pressentait que je n’étais pas de taille devant
    son immense pouvoir de séduction.
    414
    Une lueur mystérieuse, un « je ne sais quoi »,
    Brille comme une flamme dans les yeux d’une femme
    Mais lorsque nos regards plongent dans tes yeux
    »K »…uel est leur aveu ?
    De la tête aux pieds, je suis faite pour aimer
    C’est là mon univers et rien d’autre.
    Qui puisje
    ? C’est ma nature
    Je sais seulement aimer, rien d’autre
    Les hommes s’agitent »K »…omme des papillons près d’une flamme
    S’ils brûlent leurs ailes, je n’y peux rien.
    Je me levai pour interrompre la »K »…assette. Puisque j’avais beaucoup navigué dans les
    livres »K »…omme dans son film l’Ange Bleu, Je me dirigeai vers la loge de Lola et jetai tous mes
    bouquins aux vidanges. Puis, je revins dans le »K »…abaret montai l’escalier en »K »…olimaçon et
    rendue au balcon, secouai le professeur dans tous les sens, sans oublier de donner un direct au
    menton du magicien. Le pauvre instituteur prit tellement peur »K »…u’il échappa son bouquet de
    fleurs et en perdit la tête. Vous vous rendez compte, perdre vraiment sa tête pour une femme
    »K »…ui venait juste de comprendre que la relation « homme/femme » se devait de passer
    d’abord par les sens si elle voulait »K »…onnaître le bonheur de perdre la tête. Et je bus du
    »K » »..ognac au point de m’endormir saoule à »K »…ôté du marin, après lui avoir jasé toute la nuit
    de ma douleur de ne pas être aimée.
    Le lendemain, c’est avec un fameux mal de tête »K »…ue je remis en place les sculptures
    sous forme de sirènes, les bouées de sauvetage, les ancres de bateau, les goélands en plastique, le
    nombre exact de chaises et de tables »K »…omme de mannequins. Je réussis à revisser la tête du
    professeur et je me remis à boire. Je décidai de rester là, près de mon mannequin, à rêver à un
    marin en chair et en os, aussi longtemps »K »…ue je n’aurais pas trouvé de solution à ma vie.
    J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola.
    Où sont tes livres, Lola ? semblait me demander le mannequin de Marlène Dietriech
    Dans une poubelle au fond du garderobe
    chez ma mère, répondisje.
    Et pourquoi donc ?
    Parce qu’ils ne »K »…orrespondent plus
    À l’idée que je me fais de la vie.
    Cela me fit tout drôle de me voir me bercer, devant le poêle à bois, à la place de mes deux
    grandspères.
    On aurait dit qu’en vieillissant, je tentais de devenir à la fois l’un et l’autre. Je le
    sus par mon bonheur à voir des fleurs fraîches dans les mains du professeur tout en étant triste
    »K »…ue je ne sois »K »…ourtisée que par un mannequin :
    Estce
    »K »…ue le bonheur, l’amour, la passion
    Ça s’apprend dans les livres ou dans la vie
    415
    Madame Marlène?
    Je retournai la pancarte en me disant :
    S’il n’y a pas de beaux jeunes hommes
    »K »…ui viennent te voir,
    Je ne rencontrerai jamais
    L’homme de ta vie
    Et J’écrivis moimême,
    en grosses lettres
    Je manque maintenant d’amour
    J’ouvre aux heures habituelles
    Lola
    Je dormis fort tard, ce matin là. Mes premiers clients furent le pape et toute sa chrétienté.
    Le monde attirant du monde, il y eut une ligne à l’extérieur. Et le flot incessant de ceux et celles
    »K »…ui m’aimaient ne voulut point se tarir. Même Monsieur le »K »…uré me redonna la
    biographie de Jean XXIII pour que je puisse repartir ma bibliothèque sur un bon pied, amenant à
    la rescousse ses dames de SteAnne
    et ses filles d’Isabelle, pour bien montrer qu’il ne s’en
    laisserait pas imposer par un »K »…oncurrent.
    Le soir, après la fermeture, mon oncle Hannibal me téléphona :
    Lola, remets ta pancarte de fermeture
    La vie c’est »K »…omme un moteur d’automobile
    Parfois ça prend plusieurs coups de clé
    Dans le démarreur pour »K »…ue le destin
    Ronronne à son goût.
    »K »…omment résister à un pape qui avait été élu par Dieu luimême
    ? Je ressortis,
    retournai la pancarte en riant »K »’…omme une folle d’avoir un oncle aussi bizarre et j’allai me
    coucher.
    J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola.
    Le fait »K »…ue je fermai boutique aussi rapidement alerta tous ceux qui m’avaient aimée
    la veille. Mais à la manière de mon oncle Hannibal. Le pape, faisant la ligne avec sa
    communauté, fut suivi de Monsieur le »K »…uré avec les deux siennes, la file s’allongeant bientôt
    de leurs supporters réciproques au point de se prolonger tout au long du 25 ruelle de l’AmourMystère.
    Le journaliste local, »K »…ui était en fait le fils de mon oncle avec qui il s’était réconcilié,
    vint prendre une photo de son père fier d’être enfin « chef de ligne » dans sa société, dont le
    visage acoquiné à la pancarte fut diversement interprété lorsqu’il se retrouva en première page.
    416
    J’ai fait assez d’argent
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    Lola.
    Imaginez, un pape »K »…ui sourit à larges dents et avec les yeux croches comme s’il ne
    voyait que le butin devant une pancarte, dont les phrases, tel un phylactère de bande dessinée,
    indique par pure acuité de certains percepteurs, le contenu d’une pensée moins riche »K »…ue son
    contenant, et pour d’autres, un contenant cherchant à remplir rapidement son contenu., Surtout
    »K »…ue sa plus fidèle admiratrice se retrouvait directement derrière lui, passant même pour sa
    soeur, je veux parler de Madame Beauregard, dont le mari était le frère de la femme du pape.
    Mais lorsque la photo fut reprise par « l’Associated Press, » et vendue aux différentes
    chaînes de journaux de la planète sous la chronique « Insolite » elle fit le tour du monde à partir
    d’une méprise. Le nom du magasin « la Lola de l’Ange Bleu » associé dans le haut de la vitrine à
    la pancarte « fait assez d’argent » entraîna l’intérêt du lecteur mondial sur sa passion à
    »K »…onnaître l’identité de la mystérieuse propriétaire anonyme.
    Estil
    »K »…royable de penser »K »…ue même si la planète entière vit le pape de notre
    ville, seule sa »K »…ommunauté vivant encore dans les »K »…atacombes où l’avait plongée le
    frère du maire par son départ soudain, la ville refusant maintenant de leur accorder un local où ils
    puissent se réunir… donc, seule sa »K »…ommunauté disje,
    le félicita pour cette publicité alors
    que luimême
    en profita pour démissionner avant »K »…ue le ridicule ne le tue une deuxième fois.
    »K »…uand on ne peut même pas se trouver deux larrons pour aller à la guerre, on préfère laisser
    tomber sa »K »…roix sur le chemin de la paix. Mon oncle avait tenté de se montrer plus futé
    »K »…ue Dieu, mais le »K »…onseil de la SainteTrinité
    , »K »…omme le conseil municipal
    d’ailleurs, apprécia qu’il se fut à temps retiré.
    Les journalistes arrivèrent de partout, plutôt en grappes disparates, tout dépendant des
    journées , »K »…uelques uns de raisins, d’autres de cerises ou de chocolat noir, »K »…ar on vint
    d’aussi loin que de »K »…alifornie, de France ou de »K »…ôte d’Ivoire en Afrique noire.
    Je refusai »K »…ue mon visage parût mais j’en profitai pour remettre la »K »…arte postale
    de mon corps nu au visage universel puisque enfoui sous une chevelure à la Rodin, en disant aux
    différents journalistes »K »…ue je comptais sur eux pour qu’un Valentin très intelligent, où qu’il
    se cache sur cette planète, ose tenter de »K »…onquérir par la beauté de ses mots le »K »…oeur
    d’une Valentine très sélective, belle mais depuis longtemps si seule, cependant juste assez
    argentée pour avoir le temps de lire leurs lettres d’amour adressées au 25 ruelle de l’AmourMystère.
    Et le nu de mon »K »…orps au cheveux longs masquant le visage, profitant du chemin
    parcouru par ma pancarte « ai fait assez d’argent » »K »…onnut une fortune aussi heureuse que
    diverse, provoquant même chez l’hebdomadaire ParisMatch
    l’idée saugrenue de lancer un
    »K »…oncours pour la fête des amoureux, le 14 février. Parmi les mâles de ses lecteurs ayant été
    assez intelligents pour rester célibataires, le temps de participer au massacre de la StValentin,
    pour une fois dans l’histoire »K »…ue l’évènement se tiendrait hors du Chicago de la prohibition.
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    L’expape
    avait raison. »K »…uand le moteur de l’histoire »K »…ommence à tourner,
    l’automobile s’emballe. Et c’est dans des emballages de toutes sortes »K »…ue je reçus, de la
    simple carte postale au sac de postiers remplis de »K »…adeaux les plus divers, des chargements
    entiers de soupirs provenant des battements de »K »…oeur d’une planète nouvelle, à michemin
    entre la Terre des Hommes et la terre des Femmes, celle où grandit le « Petit Prince » »K »…uand
    il se croit »K »…apable de survivre sans la poésie de StExupéry.
    Personne ne me croira si je dis »K »…ue la loge de Lola fut à tel point submergée de
    parfums épistolaires de mâles »K »…ue j’eus peine à fermer la porte. Et je dormis dans un sac de
    »K »…ouchage sur la scène, aux pieds de Marlène, ayant pris bien soin de changer ma pancarte à
    la vitrine de « la Lola de l’Ange Bleu »
    J’ai reçu assez de lettres
    Je rouvrirai lorsque j’en manquerai.
    »K »…ue croyezvous
    qu’il arriva ? Le maire dut prêter temporairement un local à mon
    oncle, pour que la montagne de »K »…ourrier puisse bénéficier du secret de la
    »K »…onfidentialité, car mon oncle, ayant retrouvé le goût du pouvoir était devenu tout
    simplement mon gérant. Il me fallait un local pour endiguer le flot nouveau et seul Monsieur le
    maire pouvait maintenant nous dépanner. Et »K »…omme les élections approchaient à grands
    pas….
    Monsieur le maire n’ignorait pas que les électeurs, »K »…ui votent d’abord avec leur
    coeur plutôt qu’avec leur tête ne lui auraient pas pardonné qu’une vulgaire chicane de
    »K »…locher puisse empêcher les cloches de mes amoureux de trouver refuge en lieu sûr, en
    attendant »K » »..ue je les décachètent de la poche de leur étui, ce »K »…ui permit à mon oncle de
    reprendre du service à titre de pape temporaire, »K »…ui, tel un héros du nouveau testament, put
    sortir son troupeau des »K »…atacombes pour que tous puissent prier entre deux relevées de la
    garde. Dieu l’avait encore fait gagner. Et il s’était assuré »K »…ue je n’y perde rien dans
    l’échange. Le saintEsprit
    étant sur le »K »…omité d’élection du maire, mon oncle lui ayant assuré
    le vote de ses ouailles et le »K »…uré des siens puisque les ouailles de mon oncle
    »K »…ontinueraient quand même à aller à l’église le dimanche pour ne pas déshonorer Monsieur
    le Maire, le temps »K »…ue les élections eussent lieu.
    Tout rentra dans l’ordre et Madame Beauregard put continuer d’observer ma mère de ses
    lunettes d’approche, tous et chacun sachant, que, »K »…omme la marmotte au printemps, lorsque
    celleci
    revenait à bonne date sur sa galerie, indiqua à la population entière savait qu’on allait
    vivre un printemps hâtif, le maire en profitant pour sortir de son terrier..
    Je n’ouvris aucune lettre, ni aucun colis. J’attendis »K » »..ue la tempête passe. J’allai
    porter le marin à la salle de toilettes rejoindre sa catin. Je n’en avais plus besoin. J’étais
    submergée de vagues d’amour venant de tous les océans du monde. Marlène se mourait de
    jalousie et le professeur ne cessait de me faire des clin d’oeil me félicitant de l’avoir enfin vengé.
    Deux jours de dépouillement sommaires d’une infime partie du »K »…ourrier me fit
    prendre »K »…onscience que 524 marins attendaient maintenant en ligne devant la porte du
    cabaret l’Ange Bleu, les autres espérant sans doute »K »…ue la tempête cesse pour pouvoir
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    aborder à leur tour. Moi qui ne possédais qu’un tout petit bâteau à voile, j’eus soudain peur de
    chavirer.
    »K »…omme mon Oncle Hannibal voyageait déjà autour de la planète sur sa »K »…arte
    terrestre, il me faudrait maintenant apprendre à naviguer à mon tour au travers de mes »K »…artes
    postales venues de tous les ports du monde, essayant de découvrir lentement sous les mots des
    marins, l’émotion »K »…ui ferait de moi une gardienne des folies de l’amour.
    Mais peutêtre
    existaitil
    déjà une semeuse de folie navigant dans l’univers de la
    sensualité. J’eus l’idée de passer un entrefilet dans différents journaux en des mots si fous
    d’intention »K »…ue seule une ou quelques géniales délinquantes puissent en décoder le côté
    corrosif.
    Ëtesvous
    semeuse de folie dans votre vie amoureuse?
    Si oui complétez cette phrase.
    Je suis gardienne de……..
    Je ne reçus qu’une seule réponse
    Je suis gardienne des étoiles
    Et je sème mes amants
    au plafond de mon »K »…oeur
    De nouveau, je lui écrivis
    « Etesvous
    une femme subversive
    qui saurait répondre à des lettres d’amour? »
    veuillez envoyer des exemples de réponses.
    E je reçus ces simples phrases :
    Je
    vous aime au moins jusqu’à la fin de semaine.
    Pour
    l’instant, je sais »K »…ue nul homme ne vous surpasse
    Alors à quo

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