Les livres que j’ai lus en 2010

Avec 44 livres lus et chroniqués ici en 2010, cette année aura été la plus productive depuis que je tiens cet espace. Pour être exact, il y en a un autre que j’ai commencé et que je n’ai pas terminé : Cent ans de solitude du Colombien Gabriel García Márquez. Je n’en ai pas parlé ici car ce roman ne m’a inspiré aucun commentaire. La panne sèche ! Reste que 44 livres lus cette année, c’est énorme par rapport à l’objectif initial d’un livre par mois que je m’étais fixé au moment de commencer à rendre compte de mes lectures. Pour retrouver chacun des livres dont j’ai parlé, il vous suffit de vous promener dans les archives mensuelles sur la droite de votre écran.

Si je décompose mes lectures en plusieurs catégories, c’est la littérature québécoise qui arrive en tête avec 20 livres, dont 13 lus dans le cadre de la recrue du mois. Ça représente 45% de mes lectures, près d’un livre sur deux. Vient ensuite la littérature française avec 9 lectures, puis les romans en provenance des États-Unis au nombre de 7 et la catégorie non fiction qui compte 4 livres.  Le reste se partage entre les littératures russe (2), italienne (1) et espagnole (1).

Le gros morceau de 2010 aura été la lecture de Don Quichotte qui m’a occupé pendant plusieurs semaines estivales. Je vous annonce déjà que le gros livre que je vais lire en 2011 est déjà commencé. Il s’agit de Infinite Jest de l’écrivain américain David Foster Wallace. Pour le moment j’en suis au début et je peux déjà dire qu’il s’agit d’une écriture pour le moins déconcertante. Plus de nouvelles dans quelques semaines (quelques mois ?).

Je caresse également un projet de lecture pour 2011, je vous en redonne des nouvelles si j’ai le temps de me pencher là dessus.

Retour aux statistiques. L’article le plus consulté parmi mes  lectures de 2010 est I hope they serve beer in hell de l’inimitable Tucker Max. La popularité de ce billet provient d’un lien vers ce blogue qu’a fait le site Sexactu (je savais que le sexe était un sujet populaire, je l’écrivais justement dans le commentaire du livre).
Le billet le plus consulté en 2010 n’est pas une lecteur de 2010 mais de 2009 : le très populaire Survenant qui arrive en tête des articles les plus consultés.
Notons aussi un article qui a  connu une certaine popularité cette année : les maisons d’édition et Facebook. À propos de Facebook, cette année a vu la création d’une page pour ce blogue sur le fameux site de réseautage social. Vous êtes 148 qui veulent bien que l’actualité du blogue leur parvienne sur leur page Facebook. Merci à vous.

Je termine sur les 5 livres que j’ai pris le plus de plaisir à lire cet année. Sans ordre particulier, les voici :

Et vous, quelles ont été vos meilleures expériences de lecture en 2010 ?

Rendez-vous en 2011 pour de nouvelles aventures et merci de me lire !

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Le pavillon des cancéreux, Alexandre Soljenitsyne

C’est à croire que je me spécialise de plus en plus vers le roman médical (voir les murs et vol au-dessus d’un nid de coucou). Mais je quitte maintenant le monde de la maladie mentale avec le pavillon des cancéreux écrit par l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne. De cet auteur j’avais déjà lu l’excellent Une journée d’Ivan Denissovitch il y a quelques années.

L’action se passe dans le service de cancérologie d’un hôpital situé dans une région de l’URSS qui est aujourd’hui l’Ouzbékistan. Plusieurs hommes viennent y faire soigner leur cancer par radiothérapie et hormonothérapie. Ces patients ont des origines différentes : ouvrier, paysan, étudiant, cadre du Parti Communiste, relégué ayant subi les foudres du pouvoir, scientifique contraint de travailler comme documentariste. On pensera en particulier à Roussanov, le cadre du parti, qui arrive hautain s’étonnant du peu d’égards qu’il reçoit en comparaison des autres malades mais aussi à Kostoglotov, le fort en gueule qui vient de passer plusieurs années au goulag et qui s’interroge sur les motivations des médecins. Mais ils ont tous en commun de devoir se battre pour leur vie. Le cancer a un effet égalisateur : peu importe leur passé, ces hommes éprouvent de grandes souffrances et se battent pour survivre. La maladie dé personnifie le malade jusqu’à un certain point, il n’est plus qu’un corps entre les mains des médecins. Et dans le pavillon des cancéreux, il y a aussi personnel qui travaille dans le service de cancérologie et qui, entre un système bureaucratique et des vies personnelles souvent sombres, est dévoué à trouver une façon de vaincre le cancer.

Le pavillon des cancéreux est un grand roman. J’avoue avoir un gros faible pour les romans réalistes mais ce livre réunit les principales caractéristiques du roman classique selon moi. Tout d’abord sur la forme il est accessible pour n’importe quel lecteur et la narration est exemplaire. Tout ce qui ne tient pas dans le texte écrit au présent fait l’objet de flashbacks. Il y a quelque chose de cinématographique dans ce procédé qui retient l’attention du lecteur dans le présent tout en peignant l’histoire personnelle d’un personnage.

Ensuite sur le fond, c’est là surtout que le pavillon des cancéreux est brillant. Soljenitsyne se livre à une critique de la société stalinienne. Le roman se déroule deux ans après la mort de Staline. Le régime soviétique montre de timides signes d’ouverture par rapport à la période stalinienne. La société se réorganise petit à petit. L’écrivain est ici engagé et dresse le portrait de l’époque stalinienne sous toutes ses facettes. Les passionnés d’histoire comme moi y trouveront leur compte. Même si Soljenitsyne est un écrivain qui a dénoncé le stalinisme, il n’y a pas vraiment de morale à ce roman. C’est une description objective des comportements humains pendant une période sombre de l’histoire humaine. Le peuple subit et tente de survivre. Le roman se termine sur un espoir très timide. Un des malades va mieux et revit alors que le printemps fait renaître la nature. Dans ces dernières pages, il y a une sensibilité vraiment profonde sur l’humanité qui vient clore un grand roman à la portée universelle. Le pavillon des cancéreux est intemporel. Il est beau et simple.