Contes violents, Olivier Demers

Contes violents est un recueil de nouvelles publié par l’auteur québécois Olivier Demers. Il avait déjà publié L’hostilité des chiens en 2012, roman que j’avais lu dans le cadre de la Recrue du Mois.

Contes violents Olivier Demers

Comme l’annonce le titre, les 12 nouvelles qui composent Contes violents ont comme thème commun la violence. Il s’agit principalement de violences politiques. Certaines sont vécues du point de vue des victimes comme c’est le cas pour Orfeo en Chile où Fernando s’engage politiquement à gauche pour les beaux yeux d’une jeune femme. Il soutient Allende mais lors du putsch militaire qui le renverse puis de la répression qui suit, il échappe à ceux qui veulent démanteler les réseaux politiques d’opposition. Ce n’est pas le cas de sa bien-aimée, Lupe Sanchez, qui est torturée dans les geôles de l’armée. La violence est aussi décrite du point de vue de ceux qui en sont les auteurs. Ainsi dans La jeune fille et la main, un tueur qui a torturé de nombreux « rouges » en Argentine s’adresse à une femme dont il a torturé les parents. Même des années après, alors qu’il s’est expatrié à Montréal, il continue de croiser certains des fantômes de son passé de tortionnaire.

Plusieurs nouvelles ont également comme thème une violence fratricide comme L’homme au fond du trou qui se passe en Erythrée où plusieurs jeunes hommes combattent dans une tranchée face aux soldats éthiopiens ou encore dans Quand on laisse un fou raconter une bonne histoire où un itinérant haïtien décrit comment il a été laissé pour mort par les tontons macoutes puis sauvé et soigné par une femme.

J’ai senti dans plusieurs des nouvelles le fort intérêt qu’Olivier Demers porte à l’Histoire militaire et politique. Dans Lignée, il invente l’histoire des hommes de la famille Vérisseau, révolutionnaires de père en fils quelle que soit l’époque. On les découvre impliqués dans la révolution française, celle de 1830, la Commune, la révolution russe et pour finir la révolution avortée de mai 68. Une lignée qui finit par s’éteindre au Québec, faute de causes. Un écho cruel et silencieux à une Révolution Tranquille qui n’est pas citée et n’obtient pas de fait le statut de « vraie » révolution. Dans L’adversaire, Olivier Demers propose une relecture de l’histoire de l’Europe et de l’Amérique du Nord où le narrateur voit la main du diable et nombre d’occasions manquées. Il est question d’Hannibal, de Spartacus, des batailles d’Hastings et d’Azincourt mais aussi des tristes destins de Montcalm qui avait pourtant eu la chance d’écraser les Anglais et de Louis Riel qui a mené la révolte des Métis au Manitoba.

Deux thèmes sont présents en filigrane dans Contes violents. Le premier est la mention du Canada (et bien souvent de Montréal) comme terre de refuge à la fois pour les victimes et les bourreaux. Une sorte de no man’s land politique où l’on peut fuir pour construire une nouvelle vie. Le second thème est le fait que l’engagement politique tient à peu de choses. Plusieurs fois la raison en est simplement la fascination pour une femme jolie et/ou éloquente.

Pour finir, mention spéciale pour une des nouvelles qui est totalement surréaliste. Elle s’intitule La grande évasion. Deux compagnons de cellule y échangent sur les tensions au sein d’une société dont on ne sait pas grand-chose. Si ce n’est que les Woups, une ethnie dominante, a l’emprise sur les Crouqs qui sont décrits comme pauvres, sauvages et sales, une sorte de sous-hommes en somme. Il est notamment question d’un Crouq autrefois martyrisé qui devient un exécutant des basse œuvres des Woups. Cette nouvelle écrite dans une langue très créative possède une portée universelle. On peut en effet remplacer les termes Woups et Crouqs par des nationalités ou des ethnies existantes pour obtenir une description qui correspond à de nombreux cas qui font l’actualité. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et il est désespérant de se dire que l’humanité ne progresse pas très vite.

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L’énigme du retour, Dany Laferrière

J’ai déjà parlé ici des livres de Dany Laferrière à plusieurs reprises. J’ai acheté L’énigme du retour peu de temps après sa sortie quand je vivais à Montréal et je l’ai emmené dans mes bagages sans l’avoir ouvert jusqu’à maintenant. Je ne sais pas dire exactement pourquoi. La peur d’être déçu par un livre acclamé par la critique et les lecteurs (L’énigme du retour a remporté le prix Medicis en 2009, le grand prix de la ville de Montréal la même année ainsi que le prix des libraires du Québec en 2010) ? La réticence d’aborder le thème du retour au pays alors que je faisais moi-même un retour en France ? Sans doute de mauvaises raisons qui ne valent plus en 2014 et qui font que j’ai entrepris la lecture de ce roman.

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Le narrateur de ce roman autofictionnel est de retour en Haïti après 35 ans d’exil. Ce retour au pays natal est déclenché le décès de son père qui vivait lui aussi en exil mais à New-York. Le narrateur va annoncer ce décès à sa mère restée au pays. Plusieurs décennie d’exil ont modifié sa personnalité : d’Haïtien pur sucre, il est devenu par la force des choses habitué à la vie dans le froid de l’hiver québécois. ce retour au pays est l’occasion d’une redécouverte de son pays, de son enfance et de ce qui l’a façonné comme adulte.

Ce livre n’est pas tout à fait un roman. C’est une autofiction qui pourrait mériter qu’on la considère comme un épisode autobiographique. L’énigme du retour tient aussi de la poésie : il est émaillé de nombreux haïkus qui donnent un relief additionnel et une musicalité propre  à un ouvrage déjà riche en sensations et en couleurs.

Dany Laferrière propose avec ce livre  une réflexion sur Haïti, sur ce que ce pays a été et ce qu’il est devenu. Le temps passe mais les choses ne changent pas pour un peuple haïtien vivant dans la pauvreté avec un exode rural toujours plus fort et des villes contrôlées par des bandes armées. La riche culture haïtienne est elle aussi toujours là, c’est un repère pour ce narrateur qui confronte ses souvenirs à la réalité d’Haïti aujourd’hui. Quelle est son identité auprès des siens après des décennies d’exil où il a vécu des choses très différentes de ceux qui sont restés ?

La beauté et la qualité de l’énigme du retour réside dans le fait qu’on lit un parcours très personnel qui est de fait très éloigné de ce que n’importe quel lecteur peut bien vivre. Et pourtant ce récit possède une porté universelle car les questionnements qu’il propose sur l’identité, l’enfance, la relation à la famille… tout cela vient toucher le lecteur dans sa personne. Il suffit de se laisser porter et de savourer lentement le beau texte de Dany Laferrière. Je recommande chaudement, évidemment.

 

Les autres livres de Dany Laferrière mentionnés sur ce blogue :

Petit-déjeuner chez Tiffany, Truman Capote

Ça fait un moment que je voulais lire ce livre. Je pensais bien naïvement qu’il s’agissait d’un roman mais c’est en fait un recueil de nouvelles. La première et la plus longue donne son titre au recueil : Petit-déjeuner chez Tiffany. De Truman Capote, j’avais déjà lu De sang-froid.

Le narrateur raconte l’histoire d’Holly Golightly, une jeune femme qui fut sa voisine quelques années auparavant. Ayant perdu sa trace, il revient sur sa rencontre et la vie de cette jeune excentrique.

L’intérêt de cette nouvelle n’est pas dans l’histoire simple mais dans la façon dont elle est racontée. Présentée de façon linéaire, l’histoire de cette prostituée fêtarde aux relations interlopes aurait parue plus commune n’eût été de la fascination qu’elle exerce sur le narrateur. Présentée comme forte et fragile à la fois, Holly Golightly est avant tout libre. Libre de ses relations, libre de croire ceux qui la manipulent, libre de refuser une belle opportunité professionnelle à Hollywood, libre de s’échapper de sa famille, libre de rêver au mariage avec un riche Brésilien. C’est un personnage riche et on comprend le narrateur de vouloir savoir ce qu’elle est devenue. Cette nouvelle est aussi l’occasion de faire connaissance avec le New-York des années 50.

Trois autres nouvelles composent ce recueil. Dans la maison de fleurs, l’action se passe à Haïti et raconte l’histoire d’une prostituée qui quitte la maison close qui l’emploie pour suivre le jeune homme qu’elle vient d’épouser. Dans la guitare de diamants, un jeune musicien arrive dans une prison et convainc un ancien de tenter l’évasion avec lui. La dernière nouvelle s’appelle un souvenir de Noël et relate la complicité entre un enfant de 7 ans et une veille femme à l’esprit simple.

Le point commun des nouvelles de Petit-déjeuner chez Tiffany est la présence du tragique dans la vie de chacun des personnages. Ce sont des abîmés de la vie, des figures qui détonent dans une Amérique conservatrice.
Truman Capote me donne une nouvelle fois l’impression d’être un fin observateur des individus et dans chacune des nouvelles, il vise juste et apporte un point de vue pertinent qui donne envie de lire l’histoire qu’il nous présente.

L’amour avant que j’oublie, Lyonel Trouillot

Je me souviens d’une discussion en décembre 2009 avec Catherine et Claudio où tous deux m’avaient présenté Lyonel Trouillot comme étant un de leurs auteurs préférés. Deux passionnés de littérature qui vantent un auteur, ça mérite qu’on s’y intéresse. J’ai finalement choisi de lire l’amour avant que j’oublie, un peu par hasard je l’avoue.

Lors d’une conférence, le narrateur aperçoit une femme qui lui plait beaucoup. Plutôt que de l’aborder directement, ce grand timide décide de lui écrire un livre en quelques heures. Il choisit de lui raconter une partie de son histoire. Ce narrateur, surnommé l’écrivain, parle des trois compagnons avec lesquels il a cohabité au sein d’une petite pension pendant sa jeunesse. Alors jeune professeur engagé dans un syndicat, il fréquente dans cette pension des hommes qui sont pour lui des figures emblématiques. Il y a d’abord l’Etranger, un homme qui fait à ses compères le récit de ses voyages lointains et des nombreuses femmes qu’il a rencontré. Il y a l’Historien, un type un peu bourru qui a quitté sa famille et sa carrière d’universitaire pour s’isoler. Et il y a Raoul, un homme mystérieux grand visiteur de cimetières. Au milieu de ces illustres personnages, le jeune écrivain se construit et se frotte à la vie.

Il est difficile de définir ce texte tant il est riche et protéiforme. Tantôt conte, tantôt récit d’apprentissage, ce roman est à lire avec une bonne dose d’ouverture. Lyonel Trouillot mêle passé et présent, certains dialogues sont insérés dans le texte sans être présentés comme des dialogues. Il faut donc pouvoir accepter de se laisser mener par l’auteur et suivre librement le fil de ses pensées. D’autant que rien n’est tel que les apparences peuvent le laisser supposer au lecteur. Et quelle originalité de la part de l’auteur de nous parler de l’amitié entre ces hommes pour souligner l’importance de l’amour qu’il éprouve pour une femme !

J’ai lu à propos de Lyonel Trouillot que son écriture poétique était caractéristique. Je l’ai constaté moi-même à la lecture de l’amour avant que j’oublie. Lyonel Trouillot possède une grande sensibilité, une remarquable attention aux autres. Je devine que le narrateur qui s’exprime à la première personne possède de fortes similitudes avec l’auteur lui-même. Ce narrateur est extrêmement touchant en raison de ses hésitations, de sa gêne à s’imposer et de son profond respect pour ces hommes qui l’entourent.

Un dernier mot à propos d’Haïti qui constitue la toile de fond de ce roman : j’ai aimé retrouver la richesse de ce pays et de sa population que j’avais entrevu dans les livres de Dany Laferrière.

Je recommande fortement la lecture de ce roman qui se savoure. Et la prochaine fois qu’on me fait une recommandation de lecture passionnée, je n’attendrai pas 2 ans avant de m’y mettre.

Pays sans chapeau, Dany Laferrière

Je vous parle régulièrement de Dany Laferrière depuis quelques temps. Sa présence médiatique, que ce soit pour les nombreux prix qu’il obtient ou pour ses interventions à propos du tremblement de terre du mois de janvier à Haïti, joue bien sûr un rôle dans le fait que je m’intéresse à ses livres. Mais plus important, je le lis parce que je trouve que c’est un excellent écrivain avec un regard bien particulier.

Dans Pays sans chapeau, un narrateur surnommé Vieux Os relate son retour à Haïti après 20 ans d’exil forcé en raison de la dictature de Baby Doc. Assis sous un manguier à Port-au-Prince, il écrit sur ses retrouvailles avec sa mère Marie, sa tante Renée, ses anciennes amours mais aussi Philippe et Manu, ses amis proches restés au pays. C’est pour lui une redécouverte du pays de sa jeunesse. Il revit des sensations oubliées et réutilise des mots gardés en réserve depuis 20 ans. Pas besoin de s’intéresser à Haïti pour apprécier Pays sans chapeau (c’est le nom donné à l’au-delà par les Haïtiens car on enterre les morts sans leur chapeau). C’est un livre sur la nostalgie et le décalage qui se crée de par l’exil entre celui qui est parti et ceux qui sont restés. Se pose aussi la question de la légitimité de celui qui est parti.

Mais vous ferez aussi connaissance avec un pays fascinant. Dany Laferrière dresse un beau portrait d’Haïti, de ses habitants et de leurs croyances. Les chapitres du livre alternent entre le pays réel et le pays rêvé, celui du jour et du quotidien opposé à celui des superstitions et de la nuit. N’avez-vous pas entendu parler de l’armée de zombis d’Aristide ? de ces paysans de Bombardopolis qui se nourissent seulement tous les 3 mois ? de ces morts qu’on croise dans la rue ? Comprendre Haïti et ses habitants semble très difficile.

Les paragraphes sont courts et alternent entre anecdotes drôle et une certaine profondeur. Le narrateur possède un grand sens de l’humour et avec ce regard si particulier sur les choses qui l’entourent a toujours un point final qui fait sourire et/ou réfléchir le lecteur.

Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer et Je suis un écrivain japonais m’avaient frappé par le côté nonchalant du narrateur. Là, Vieux Os montre au contraire une certaine avidité, pressé qu’il est de renouer avec le pays de son enfance et de ses premières expériences de jeune adulte.

En lisant Pays sans chapeau, je me suis demandé s’il fallait considérer Dany Laferrière comme un écrivain haitien ou québécois. Comme je le connais d’abord comme une personnalité publique du Québec, j’ai pris le parti de classer ses romans dans la catégorie littérature québécoise de ce blogue. Mais plus je le lis, plus je me demande dans quelle mesure son écriture est haïtienne et/ou québécoise. Maître de l’autofiction, il écrit sur son expérience qui est à la fois haïtienne et québécoise, c’est donc difficile de dire dans quelle catégorie il tombe. Ce questionnement est certes assez artificiel il faut l’avouer car peu importe l’étiquette qu’on attribue à Dany Laferrière, c’est avant tout un écrivain que j’aime lire pour sa plume et sa sensibilité. Mais je suis curieux de lire les avis des lecteurs qui passent par ici.

Du même auteur :
Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer
Je suis un écrivain japonais
Tout bouge autour de moi

Tout bouge autour de moi, Dany Laferrière

Pour une fois, je vais vous parler d’un livre qui est sorti en librairie très récemment. Il s’agit de Tout bouge autour de moi de Dany Laferrière.

Dans Tout bouge autour de moi, Dany Laferrière livre au lecteur le récit du séisme du 12 janvier 2010 à Haïti. Il était en effet présent à Port-au-Prince à l’occasion de la deuxième édition du festival des Étonnants Voyageurs. Il était de retour à son hôtel en compagnie de Rodney Saint-Éloi et Thomas Spear quand la terre s’est mise à trembler.

Le livre se divise en une multitude de courts paragraphes thématiques. Les premiers sont bien évidemment consacrés à l’événement initial : ces 42 secondes de secousses destructives et meutrières. Dany Laferrière livre un témoignage sur le séisme et apporte un regard fait de fascination pour la force de la vie et pour le peuple haïtien. Entre réactions immédiates (recherche de la famille et des connaissances) et réflexions à plus long terme, Dany Laferrière se montre très lucide malgré le côté récent de l’événement. je me suis demandé un moment s’il n’était pas trop tôt pour écrire et publier un livre sur le sujet. À la lecture de son récit, je me dis qu’il serait sot de taxer Dany Laferrière d’oppotuniste. Il propose un certain recul une fois l’émotion initiale pasée. Il fait des remarques pertinentes sur le traitement de la nouvelle par les médias et rejette complètement l’idée d’une malédiction qui pèserait sur les Haïtiens. D’ailleurs, dans Tout bouge autour de moi, Dany Lafferière souligne aussi l’énergie qui caractérise le peuple haïtien en dépit des cyclones fréquents, des inondations à répétition et des longues années de dictature.

J’aime le regard posé par Laferrière. Dans un style limpide, il rend la lecture de l’événement plus facile, plus simple sans pour autant occulter sa complexité et ses facettes multiples. Il excelle dans le rôle de l’intellectuel qui propose des analyses pertinentes. Il offre une belle leçon de bon sens. La terre a peut-être tremblé mais Dany Laferrière a les pieds sur terre. 

Du même auteur :

Un monde mort comme la lune, Michel Jean

Je suis un petit cachottier car je ne vous ai pas encore parlé de la section repêchage de la Recrue du mois. Ces ouvrages sont ceux qui n’ont pas été retenus par la majorité des chroniqueurs mais qui ont tout de même suscité de l’intérêt auprès d’une ou plusieurs personnes. L’ouvrage n’est donc pas une recrue au sens strict mais le repêchage permet de mettre en avant d’autres nouveaux auteurs québécois. C’est dans ce cadre que je me suis intéressé à Un monde mort comme la lune écrit par le journaliste québécois Michel Jean.

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Jean-Nicholas Legendre est un reporter de la télévision québécoise qui est envoyé en Haïti pour réaliser un reportage sur le trafic de drogue qui transite entre la Colombie et l’Amérique du Nord via Haïti. Jean-Nicholas espère prouver que les autorités haïtiennes du plus haut niveau font plus que tolérer ce trafic, elles en sont les complices. Nous sommes au cœur d’un reportage ambitieux et risqué, du vrai journalisme d’investigation où le reporter alterne entre audace et prudence dans un pays qu’il ne connaît pas. L’intensité du travail de Jean-Nicholas culminera avec la diffusion de son reportage à la télévision québécoise. Mais le fait d’avoir révélé les relations entre le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, les trafiquants de drogue et de violentes bandes armées va faire basculer la vie de Jean-Nicholas. Les représailles seront terribles.

J’ai lu ce roman presque d’une traite tellement l’auteur m’a accroché. D’abord en raison de ses qualités d’écrivain. Il est indéniable que Michel Jean est un auteur expérimenté même si c’est là son premier roman. Il a l’habitude d’écrire et j’ai peu de reproches à faire à son style, si ce n’est certaines répétitions dans la description du caractère de certains personnages et une coïncidence un peu grosse à un moment donné. J’ai par ailleurs été complètement happé par le rythme du roman, ça attaque fort avec une immersion dans le journalisme d’investigation et ça ne s’arrête jamais. J’ai aimé la tension présente tout au long de ce polar : la tension née de l’activité risquée du personnage principal, la tension sexuelle entre Jean-Nicholas et une prostituée haïtienne et enfin la tension qui le pousse à régler ses comptes.
Un monde mort comme la lune m’a aussi permis de faire connaissance avec un pays que je ne connaissais pas. Haïti est au cœur du roman. Je ne peux pas juger de l’exactitude des descriptions de Port-au-Prince, des conditions de vie en Haïti et des relations entre les Haïtiens d’Haïti et ceux de la diaspora mais le tout m’a semblé crédible.

Je recommande donc chaudement la lecture d’Un monde mort comme la lune. Ce livre constitue un excellent polar.

Vous pouvez aussi lire l’avis de ma collègue Venise.