Avec La petite fille qui aimait Stephen King, Claudine Dumont signe un deuxième roman après Anabiose, que j’ai chroniqué il y a deux ans dans la Recrue du Mois avec ma consœur Marie-Jeanne.
Emilie est une adolescente autiste pour qui les repères et les habitudes sont importants. Sa sœur aînée, Julie, la comprend très bien. C’est la narratrice du roman qui décrit leur relation fusionnelle renforcée par un père absent et une mère dépassée par la vie. Lors d’un séjour dans le Maine, Emilie a un accident et se retrouve enfermée dans un trou pendant de longues heures. Secourue, elle revient à sa vie d’avant mais son comportement connaît des changements importants. Ses nuits sont peuplées de rêves terrifiants que Julie perçoit également. Emilie a par ailleurs un rapport troublé avec la nourriture : les plats habituels ne « passent » plus et elle se découvre des goûts étranges.
Claudine Dumont poursuit dans la même veine qu’Anabiose, un roman à l’ambiance oppressante. Le récit est relativement court avec 184 pages mais cela suffit pour transmettre l’anxiété de l’enfermement avec une narratrice livrée à elle-même qui ne sait vers qui se tourner pour sauver sa sœur.
Je ne connais pas suffisamment Stephen King pour évaluer dans quelle mesure l’hommage est fidèle à l’original (je n’ai lu que Carrie). Mais j’ai bien aimé l’ambiance de La petite fille qui aimait Stephen King. J’ai notamment apprécié la description de la relation fusionnelle entre les deux sœurs et la montée de la tension alors que je me suis demandé ce qui pouvait causer tous les changements que connaît Emilie.
Je suis tout de même interpellé par deux points qui minent la crédibilité du roman. D’abord l’explication en fin de roman sur l’état d’Emilie est un peu rapide et curieusement simple. De même je trouve commode le fait que Julie refuse de parler autour d’elle des problèmes de sa sœur, une situation rendue possible par des parents peu attentifs.