Souvenez-vous il y a un peu plus d’un an, je découvrais qui était Colum McCann à l’occasion de la sortie de Transatlantic. J’ai lu Let the great world spin avec grand intérêt et c’est maintenant au tour de Transatlantic (lu en version française).
Transatlantic est construit comme un recueil de nouvelles, chaque chapitre faisant l’objet d’une histoire à part entière. Une construction pas très éloignée de cette de Let the great world spin. Le roman traite des ponts qui existent entre l’Irlande et les Etats-Unis à différentes époques , et ce du XIXe au XXIe siècle. Le roman s’ouvre sur l’histoire du premier vol transatlantique sans escale entre les Etats-Unis et l’Irlande et sur les vies des deux pilotes qui réalisent cet exploit : Jack Alcock et Teddy Brown à qui une mère et sa fille, journalistes américaines nommées Emily et Lottie Ehrlich, confient une lettre. Le deuxième chapitre se déroule en 1845 et raconte le parcours en Irlande de Frederick Douglass, un esclave noir américain affranchi, qui vient raconter son histoire en Irlande à la demande de son éditeur. Il va notamment croiser une certaine Lily Dugan. Le chapitre suivant suit un sénateur américain nommé Mitchell en 1998. Il est impliqué de près dans le processus de paix en Irlande du Nord. Retour ensuite en 1863 avec Lily Duggan qui est partie vivre aux Etats-Unis où sa vie connaît de nombreux rebondissements. L’avant dernier chapitre se passe dix ans après le vol transatlantique d’Alcock et Brown. Emily et Lottie retrouvent un des pilotes et la lettre qu’elles leur avaient confiée. Le dernier décrit la vie d’une descendante de Lottie qui, retour aux sources, vit en Irlande en 2011 et connaît de sérieuses difficultés financières.
Transatlantic est un roman intelligemment construit, je l’ai dit, d’autant que Colum McCann ne dévoile pas immédiatement les ficelles qui relient chacun des chapitres. Son récit est tout en finesse et s’attarde sur chaque personnage pour créer une fresque historique très agréable à lire. Cela n’empêche pas le roman de traiter de sujets difficiles comme la misère en Irlande et aux Etats-Unis, le carnage de la guerre de Sécession ou encore le terrorisme qui détruit les familles en Irlande du Nord. Et c’est à noter, Colum McCann a choisi des femmes comme personnages principaux, ou tout du moins comme fil rouge, de Transatlantic. Ce sont leurs destins qui créent ces ponts entre les deux continents.
je suis assez curieuse ! je ne connais pas beaucoup la culture irlandaise et ça pourrait être un premier pas…
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Ca dépend de ce que tu entends par culture irlandaise car Colum McCann n’est pas dans le folklore mais plutôt dans une analyse sociale et politique très axée sur la misère du milieu du XIXe siècle (avec la famine de la pomme de terre qui a conduit à l’exil de nombreux Irlandais vers les Etats-Unis) et plus récemment le conflit nord-irlandais opposant les Catholiques et les Protestants. En ce sens alors oui Transatlantic est un bon premier contact avec l’Irlande. A accompagner d’une pinte de Guinness ! 😉
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heu je préfère limite, ahaah, les livres folkloriques ça m’a jamais fait rêver. Non non, vraiment, ça me donne encore plus envie avec ce complément d’informations !
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Tant mieux alors 🙂
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Je ferai un voyage en Irlande cet automne, alors je note ce titre précieusement. Les liens entre la diaspora irlandaise et le Québec m’intéressent tout particulièrement, mais j’aimerais bien faire aussi le parallèle avec les États-Unis. Merci Philippe. Tu m’as donné envie de découvrir cet auteur ! 🙂
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Le livre qui raconte les liens entre l’Irlande et ses immigrants qui ont fini au Québec reste à écrire… Et je serai très intéressé à le lire 🙂
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Beaucoup entendu parler de Colum McCann, mais jamais lu. Je sens que ton billet tentateur parera bientôt à cette lacune!
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Cool, j’aime bien quand je tente d’autres lecteurs 🙂
J’ai un autre livre de lui dans ma liste, il s’agit de Danseur dont on m’a déjà dit qu’il était très bien aussi.
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