L’autoroute, Luc Lang

Prendre un livre à la bibliothèque simplement parce qu’il est écrit dessus « Rentrée littéraire 2014 » et parce que je me sens un peu déconnecté de l’actualité du livre ces derniers temps. Tomber sur L’autoroute de Luc Lang, un auteur que je ne connaissais pas jusqu’alors.

L'autoroute - Luc Lang

Frédéric est un ouvrier agricole saisonnier, saxophoniste à ses heures, qui attend une correspondance en passant le temps à la brasserie de la gare. Il est abordé par un couple, Thérèse et Lucien. Elle est très volubile quand lui est taciturne. Elle invite Frédéric dans le manoir qu’ils habitent, fruit d’un héritage familial, en bordure d’autoroute. Frédéric les suit, changeant ainsi sa destination, et commence alors une cohabitation avec ce couple improbable. Frédéric fait alors plus ample connaissance avec Thérèse, une femme haute en couleurs.

L’autoroute est un court texte que je qualifierais de diesel : il commence doucement et trouve son rythme petit à petit pour finir carrément en apothéose. L’autoroute est un modèle de novella, ce terme qui désigne une longue nouvelle. Le texte est particulièrement bien travaillé. Le style est plutôt littéraire et donne un côté intemporel au récit. Thérèse est le personnage principal de ce roman. Le narrateur, Frédéric, n’est que le prétexte à décrire la personnalité flamboyante de Thérèse. Les contours de Thérèse sont mal dégrossis au début, pour aller ensuite jusqu’au cœur de ce qui fait la riche personnalité de cette femme. Le récit est touchant et malgré des personnages peu bavards, il se révèle être tout en sensibilité.

Pour finir, surprise à la lecture car le récit se passe dans le Nord de la France mais pas ce Nord souvent caricatural. C’est une toile de fond discrète faite d’arrachage de betteraves et de flux de camions qui défilent sur l’autoroute.

Je retiens donc de cette lecture le nom de Luc Lang, à creuser !

5 réflexions au sujet de « L’autoroute, Luc Lang »

  1. Ravie d’entendre parler d’une nouvel auteur.
    Ravie de savoir que le Nord de la France décrit par cet auteur n’est pas celui du La Vie de Jésus de Bruno Dumont.

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      1. Terrible. Freddie roule sur une mob pourrie, il parle comme si tous ses neurones s’étaient fait la malle. Bref le nord, c’est plein de pauvres gens idiots qui vivent dans des maisons en brique rouge. On est sortis du ciné en se demandant comment le conseil général du nord Pas-de-Calais avait pu subventionner ça.

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