J’ai lu Sous le radar dans le cadre de la Recrue du Mois. Il s’agit du premier roman de Pierre Breton.
Le propos de Sous le radar peut être résumé très simplement : le narrateur se souvient des épisodes marquants de son enfance dans le Québec des années 60. Ce résumé est certes un peu réducteur car ce qui fait l’intérêt de ce roman est la couleur que Pierre Breton met dans le récit. Le narrateur, qui n’est jamais nommé, donne la part belle dans ses aventures à son camarade Tom Higgins, un garçon de son âge d’origine irlandaise qui est beaucoup plus téméraire que lui.
Entre La gloire de mon père de Marcel Pagnol et Tom Sawyer de Mark Twain, Pierre Breton signe une savoureuse chronique de l’enfance. On vibre avec les personnages qui nous embarquent dans leurs méfaits, leurs bons coups et leurs frayeurs. Chaque chapitre est le récit d’un épisode particulier. Il est notamment question d’une soirée de mariage épique où les rivalités entre plusieurs villages sont fortes ou encore un séjour dans une famille d’habitants à l’occasion des récoltes où les limites intellectuelles côtoient la pingrerie. Le roman peut aussi être plus grave avec comme sujets la prison et le suicide.
L’intérêt de Sous le radar réside aussi dans la restitution d’une époque. Dans son village, le narrateur dépeint de solides rivalités politiques alors que le Québec sort de la grande noirceur avec la révolution tranquille. Mais l’Eglise restait encore bien présente dans la vie des Québécois des années 60, en tout cas dans le monde rural. A contrario, Montréal est au même moment majoritairement anglophone et une ville de débauche (ou de découvertes intéressantes si on se place du point de vue d’un adolescent). La vie en région à cette époque, c’est aussi la main d’œuvre qui s’exporte en Ontario dans les plantations de tabac et l’emploi au sein de la base de l’armée américaine qui abrite le radar du titre du livre.
J’ai trouvé dommage que malgré ses 300 pages, ce roman s’arrête si vite. C’est une lecture qui m’a réellement enthousiasmé.
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