Comme l’auteur de ce livre, je suis un Français qui a immigré au Québec. J’étais donc curieux de lire l’histoire du personnage principal du roman, vraisemblablement autofictionnel, qui passe par de nombreux hauts et bas dans son cheminement.
Le narrateur de ce roman vit un triple choc. Il est père depuis peu, l’ombre de la quarantaine se fait menaçante et il vit un déracinement.
Le rôle de père lui est un peu tombé dessus sans véritable préparation. Son propre père ayant rapidement abandonné sa famille, il ne possède pas de référentiel sur lequel bâtir quelque chose. Ce moment est rendu d’autant plus difficile que le nouveau né connaît des problèmes de santé sérieux. Écrivain de métier, le narrateur vit de petits boulots précaires qui ne le satisfont pas. Dur de s’accomplir dans un centre de télémarketing. Il quitte la France pour s’installer au Québec avec sa femme. Bien que celle-ci soit québécoise, les 10 ans passés en France et l’accent qu’elle a pris la distinguent de ses compatriotes. Pour elle, le retour au Québec est rude. Pour le personnage principal, il faut se faire à ce nouveau pays, à sa culture et surtout à son hiver.
J’ai aimé lire ce parcours d’immigrant. Stéphane Libertad au travers de son personnage principal possède un franc-parler qui détonne du politiquement correct (par exemple, quand son fils de 3 ans l’emmerde, il l’écrit). Un tantinet caricatural par moments, ce Français qui immigre au Québec est amateur de bons vins (parfois à l’excès), il aime la bonne bouffe et il est râleur. Mais il met aussi le doigt sur les travers des Québécois.
La trajectoire est un ouvrage plus riche qu’il ne paraît. Plus qu’un parcours individuel, c’est une chronique sociale de la précarité, de l’immigration et de la paternité moderne. Et si tout n’est pas facile pour lui, le narrateur finira tout de même par trouver une certaine paix avec lui-même.
Je vous invite à aller lire l’avis de Venise sur la trajectoire. Et si vous recherchez un autre roman ayant pour thème l’immigration au Québec, je vous renvoie à La bar-mitsvah de Samuel.
Quelle gentillesse de me lier ! J’étais avide de voir qu’est-ce que tu en avais pensé.
Tu as nettement plus aimé que moi. J’en suis d’ailleurs bien contente. Le livre n’est rien en soi. C’est le lecteur qui fait le livre, en voilà encore une flagrante preuve.
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Venise, quelle rapidité dans le commentaire ! Je suis impressionné.
C’est Lucie qui me l’a passé. C’est avant tout le sujet qui m’a intéressé et j’ai trouvé l’approche originale, non linéaire. Encore une belle réussite de la collection Hamac de Septentrion.
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Et si nous étions des trajectoires?
juste un passage dans le rien…
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