Fol Allié, Patrick Dion

Patrick Dion est la recrue du mois de juin avec son premier roman : Fol Allié.

Éric vient de se faire quitter par sa conjointe après plusieurs années de vie commune. Meurtri, il revient sur ses relations passées pour essayer de comprendre ce qui ne va pas dans ses relations, pourquoi il finit toujours par tout gâcher alors qu’il file le parfait bonheur. Il repense aussi à son enfance et à plusieurs événements qui l’ont construit comme adulte. C’est une introspection en forme de bilan pour un homme pour qui la vie en couple est devenue impossible.

À ma connaissance, rares sont les auteurs à s’aventurer sur le terrain des émotions masculines dans les moments de rupture. En tout cas, il aura fallu l’expérience de la Recrue pour que je lise un livre sur ce thème. La principale qualité de ce roman, et elle ressort rapidement à la lecture, est que Patrick Dion l’a écrit avec ses tripes.
Mais ça a été insuffisant pour que je le considère comme un bon livre. J’ai d’ailleurs failli abandonner la lecture après une centaine de pages.
Qu’est-ce qui ne m’a pas plu dans Fol Allié ? D’abord les répétitions : le personnage principal tourne en rond, il se pose les mêmes questions sans progresser. J’ai eu l’impression d’avoir affaire à un homme qui est dans l’impossibilité de grandir, de mûrir. Comme lecteur, j’ai besoin de comprendre l’intention derrière le texte. Est-ce nécessaire de nous montrer cet homme qui frappe toujours le même mur pour faire passer le message qu’on ne peut pas lutter contre l’atavisme familial ou que les hommes ne peuvent pas naturellement extérioriser leurs émotions sans devenir fou ? Je ne m’attendais pas à une fin heureuse ni à un dénouement particulier mais au moins à voir une progression du narrateur. Je me suis aussi demandé si c’était le thème qui ne me parlait pas. En effet, je ne comprends pas cet homme que son caractère empêche de vivre en couple et d’être fidèle et qui malgré tout s’entête à vouloir trouver l’amour tout en sachant que ça se finira mal.

En ce qui concerne la forme, il faut souligner un style efficace, une écriture brute qui amène une réelle sincérité au niveau des émotions. Patrick Dion a la métaphore facile et très imagée. Ça vient souvent servir le propos. Par contre, les jeux de mots et calembours font parfois tache dans une ambiance dramatique. Et je trouve qu’ils ne sont pas au service d’une intention particulière. Pourtant j’apprécie Patrick Dion le blogueur pour son regard original sur les choses de la vie et ses jeux de mots. Mais là dans un roman, je ne sais pas pourquoi mais ça ne passe pas.

Au final je suis sans doute passé à côté de Fol Allié. J’ai terminé ma lecture mais je n’ai pas compris l’intention de l’auteur. Et je n’aime pas ça. Une explication de texte ?

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