L’emmitouflé, Louis Caron

Avec L’emmitouflé, paru en 1977, l’auteur québécois Louis Caron a remporté feu le prix littéraire France Canada (Comme Yves Thériault pour Agaguk avant lui). La quatrième de couverture dit aussi qu’il a reçu le prix Hermès mais je n’ai pu trouver aucune info sur ce prix littéraire. Quelqu’un connaît ?

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L’emmitouflé est l’histoire de Nazaire, un jeune homme de Nicolet au Québec qui fuit la conscription de 1917. Il quitte sa famille pour se cacher en pleine nature, là où les soldats canadiens n’iront pas le chercher. Il obtient de l’aide la part d’individus qui comme lui voient cette guerre et la conscription comme un beau gâchis. Le récit nous est conté des années plus tard par le neveu de Nazaire, un draft dodger qui s’est lui-même enfui au Canada pour fuir la conscription américaine de la guerre du Vietnam. Il se souvient de ce qu’il a appris sur son oncle quelques années auparavant alors que toute la famille est à la recherche de Nazaire qui a disparu au beau milieu d’une fête familiale.

L’emmitouflé est un roman à saveur historique car il a pour toile de fond (si ce n’est pour sujet principal) la crise de la conscription au Canada pendant la première guerre mondiale. Nombreux sont les déserteurs à refuser de rejoindre une armée de langue anglaise et majoritairement protestante pour combattre dans une guerre qui n’est pas la leur.

Louis Caron décrit du même coup la vie d’une famille canadienne française (les Québécois n’existaient pas encore à ce moment là) au début du vingtième siècle. Une vie faite de travaux dans les champs, de pauvreté et d’hivers longs et rigoureux. Mais c’est aussi l’histoire des relations entre les gens : l’entraide et la famille, les dénonciations et la corruption.

L’emmitouflé est donc un livre à lire car il témoigne d’un moment important dans l’histoire québécoise. Lisez le aussi car Louis Caron est un conteur talentueux qui n’hésite pas à jouer avec le lecteur. Ce petit cours d’histoire québécoise est raconté depuis le Vermont, là où la famille du narrateur a émigré après avoir quitté un Québec fait de misère. De plus, l’auteur nous propose un récit à tiroirs, mêlant le passé et le présent, jusqu’à ce que les deux se confondent, le narrateur et Nazaire ne faisant plus qu’un à la fin.

5 étoiles

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11 réflexions au sujet de « L’emmitouflé, Louis Caron »

  1. Suzanne : de rien 🙂 En as-tu lu d’autre de Louis Caron ?

    aBeille : c’est ma première expérience avec Louis Caron. Je compte poursuivre !

    Allie : en fait j’ai lu L’emmitouflé un peu par hasard, ne connaissant rien du thème ni de l’auteur. Je n’ai pas été déçu ni par le sujet ni par la manière dont le livre est écrit.

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  2. Oui Phil, j’ai aussi lu : Tête heureuse, Tête heureuse, Il n’y a plus d’Amérique
    et la série: Les Fils de la liberté : Le Canard de bois – tome 1-La Corne de brume – tome 2
    Le Coup de poing – tome 3
    Faudrait bien que je dépose quelques avis sirop lol!!!

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    1. Au départ, je ne connais pas bien la littérature québécoise, donc je ne pouvais pas avoir oublié Louis Caron 😉 Mais tant mieux si je peux donner un peu de visibilité à
      un livre que j’ai apprécié.
      C’est un heureux concours de circonstances qui m’a fait choisir ce livre. Comme quoi le hasard fait bien les choses, en l’occurrence me faire découvrir un nouvel auteur.

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  3. L’auteur né à Sorel en 1942 a habité longtemps le rang de l’Isle à Nicolet. Alors mon voisin a fait revivre notre ville, en partier dans son chef-d’oeuvre Le Canard de bois. Dans ce roman, il nous transporte dans un village habité par une population largement améridienne, soit Notre-Dame de Pierreville à 32 km de Nicolet, en bordure du fleuve Saint-Laurent. Le héros s’y est refugié pour ne pas participer à la Première Guerre mondiale. Emmitouflé dans un grenier pas chauffé, il y a passé ce temps pour échapper à la prison. En fait, le roman démontre l’opposition farouche des Canadiens français aux guerres impliquant l’Angleterre qui ont envahi le Québec en brûlant nos maisons et en tuant des milleirs de Québécois. C’est notre esprit de rébellion que l’auteur a traduit dans cette oeuvre. Esprit qui prônait même un Québec comme état des États-Unis. Voilà l’essentiel de ce roman qui montre l’empathie de la population pour les déserteurs.

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  4. bonjour, j’ai un travail a faire en francais sur ce livre… Mais moi jai beaucoup de difficulter a lire alors je n’ai pas vraiment lu attentivement le livre… Ci quelqu’un veut m’aider, il sera il bienvenue… Mon sujet est donc la guerre. Je vas donc devoir trouver des infomation sur la guerre en europe en 1915-1918.. ( la dessu sa va) mais par la suite je devrai donc expliquer les liens de guerre avec le roman et la vrais guerrre… je devrai donc trouver les difference, les ressemblance etc… aussi je vais devoir trouver quesque il dise sur la guerre.. En touka, si vous voulez maiddez , du moin, un peu sa serais grandement aprecier:P:P:P merci beaucoup

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    1. Je comprends que ce n’est pas toujours facile de lire un livre dans le cadre scolaire. Mais celui-là n’est vraiment pas complexe, il se lit très bien. Je veux dire par là qu’il ne présente pas de difficulté majeure. C’est dommage que tu ne le lises pas mais mon article et les commentaires donnent quelques pistes de réflexion sur ton sujet.

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