Ce roman de François Mauriac commence alors que Thérèse Desqueyroux vient de bénéficier d’un non-lieu au procès où elle était accusée d’avoir tenté d’empoisonner Bernard, son mari. Malgré sa culpabilité et le faisceau d’éléments l’incriminant, elle fut sauvée par le faux témoignage de son mari qui préfère que l’affaire soit étouffée.
Le chemin du retour à la maison est l’occasion pour Thérèse de revenir sur les événements passés. Au fur et à mesure du trajet, elle revoit des lieux familiers qui lui rappellent son enfance, le mariage avec Bernard, le voyage de noces à Paris, les premier temps du foyer et sa grossesse jusqu’à la tentative d’empoisonnement. Thérèse appréhende la confrontation avec son mari lorsqu’elle franchira de nouveau la porte de la maison familiale où se sont déroulés les funestes événements.
La tentative de meurtre à l’endroit de Bernard n’était pas un crime prémédité. Il s’agit d’un geste qui découle d’une haine ordinaire pour un mari qui manque de subtilité et empli des certitudes ancestrales de sa famille.
Avec le cas de Thérèse Desqueyroux, on se rend compte que coupable ou victime, la frontière est fine. En effet, Thérèse est une femme moderne dans un monde traditionnel. Elle est éduquée, cultivée et possède un esprit subtil alors que son mari et sa famille essaient de la contrôler, de la cantonner dans le rôle de femme et d’épouse.
À la lecture de Thérèse Desqueyroux et du nœud de vipères, la famille n’est pas chez François Mauriac un lieu propice à l’épanouissement personnel. C’est le moins qu’on puisse dire. La famille de Thérèse est pesante, hautaine, emprunte d’idées reçues et fermée à toute opinion qui diverge de son dogme et de ses habitudes.
Avec une économie de mots, François Mauriac transmet une grande variété de sentiments et de nuances. Le roman est court mais frappe fort avec un récit bien mené.
Du même auteur : le nœud de vipères
C’est pour moi un beau souvenir de lecture! Même si le sujet est loin d’être rose et tendre. Et tu as raison, c’est un roman qui frappe fort.
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Je l’ai lu à l’adolescence et j’avais adoré.
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Frisette : en fait c’est surtout l’ambiance très pesante de cette famille comparée à la volonté d’émancipation de Thérèse qui ne laisse pas insensible.
Dédale : je découvre François Mauriac et je suis séduit par cet auteur dont je n’avais que vaguement entendu parler.
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Je l’ai lu il y a quelques années, mais j’en garde encore un très bon souvenir !
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Florinette : en effet il y a de quoi être marqué par le personnage de Thérèse. On ne peut pas ni l’aimer ni la haïr tout à fait.
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Comme c’est du François Mauriac, je crois que j’aimerais. Tu dis que le roman est court, économie de mots. Un condensé, un genre de longue nouvelle, si je ne m’abuse.
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Venise : une nouvelle de près de 200 pages si je me souviens bien. L’économie de mots de Mauriac est intéressante. En peu de pages finalement, il arrive à dresser le portrait d’une femme complexe. Le condensé ne se fait pas au détriment des nuances. Et ça, c’est fort.
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Ups, sorry…je viens de trouver ce billet juste après avoir envoyé mon commentaire au billet sur « Le noeud de vipères ».
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Pas de souci. Il me reste tout de même Génitrix à lire.
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c’est un trés bon livre bravo Francois Mauriac…
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