Le bruit et la fureur, William Faulkner

C’est en lisant cette note de Pierre Assouline que je me suis décidé à prendre un livre de William Faulkner à la bibliothèque. Le bruit et la fureur fut un sacré morceau. Non pas par la longueur du livre (400 pages environ) mais plutôt par sa complexité.

Pour tout dire, heureusement que cette édition de poche était accompagnée d’une préface. Celle-ci précise quelques points sans lesquels j’aurais été bien perdu à la lecture du livre (en y repensant c’est peut-être ce qui m’a manqué la lecture de Tropique du cancer, une mise en situation). Le premier traducteur du livre, Maurice Edgar Coindreau, y expose les lieux du roman et ses principaux personnages.

Le bruit et la fureur


Le bruit et la fureur raconte l’histoire des Compson, une famille de fermiers du sud des Etats-Unis qui, autrefois aisée, connaît un certain déclin. L’action se passe à la fois en 1928 et en 1918. Les parents s’appelle Jason et Caroline et accueillent sous leur toit l’oncle Maury, frère de Mme Compson. Ils ont quatre enfants : Caddy, Quentin, Jason (comme le papa) et Ben qu’on appelait avant Maury comme son oncle. Caddy aura elle-même plus tard une fille nommée Quentin, en mémoire de son propre frère décédé. Cette famille a à son service des « nègres » comme on les appelle alors. Ce sont les domestiques, chargés de l’intendance de la maison et de la surveillance des enfants. Nous voilà donc plongés dans l’ambiance rurale du Sud des Etats-Unis au début du XXe siècle et le thème central est la déchéance de cette famille américaine, une famille presque maudite.

Le roman se décompose en 4 parties. Les trois premières sont des monologues intérieurs. On vit le récit du point de vue de 3 personnages différents. Le premier est celui de Ben, l’idiot. Son esprit vagabonde dans le présent et dans le passé, le lien entre les deux se faisant avec les sons qu’il entend ou les odeurs qu’il sent et qui lui font revenir en mémoire des événements passés. Le second récit est de Quentin, quelques années plus tôt alors qu’il étudie à Harvard, dans les heures qui précèdent son suicide. Le troisième volet est vécu du point de vue de Jason Compton, le fils, qui a repris la direction de la maison au décès de son père. C’est un triste personnage : salaud, menteur, injuste et égoïste, il détourne de l’argent qui ne lui est pas destiné et rend la vie impossible aux membres de la famille au nom de ses sacro-saints principes. La quatrième et dernière partie du roman est décrite par un narrateur extérieur et nous conduit notamment dans une église noire où un prédicateur vient officier à l’occasion de Pâques.

J’ai trouvé que le bruit et la fureur était difficile à lire, en particulier les monologues intérieurs. C’est un livre complexe qui requiert une attention soutenue. Faulkner joue avec la chronologie tout le long du livre (un peu comme l’a fait Anne Hébert dans Kamouraska) et il malmène aussi quelques fois la ponctuation. Le bruit et la fureur ne se dévore donc pas en quelques heures. Il s’agit presque d’un exercice littéraire. Les récits sont multiples et s’entremêlent au gré des sensations et des réflexions des narrateurs. Malgré tout, je suis content d’être allé au bout de ce livre et d’en avoir compris l’idée générale. Je l’ai refermé avec un sentiment de satisfaction. Je pense m’intéresser à nouveau à William Faulkner : des suggestions de livre ?

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36 réflexions au sujet de « Le bruit et la fureur, William Faulkner »

  1. mais as-tu pris du plaisir à le lire ?

    ou es-tu juste content d’avoir enfin lu un livre de Faulkner ?

    Perso, je ne l’ai pas lu..et tu ne me donnes pas envie ! c’est étrange mais ton compte-rendu correspond tout à fait à l’idée que je me faisais de ce bouquin..une prise de tête, une torture..

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  2. @ Loïc : bonne question. J’ai retiré une certaine satisfaction à la fin du livre parce que les efforts et l’attention mis dans sa lecture valaient la peine. Je ne peux pas dire que j’ai pris un grand plaisir à le lire parce que ce n’est pas un livre facile qui se lit sur la plage (rien de péjoratif là-dedans) à la fois à cause des thèmes traités et du style de l’auteur. Mais ce n’est pas non plus une torture, c’est juste ardu. Je ne sais pas si je suis beaucoup plus clair…
    Avant ça, j’avais vaguement entendu parler de Faulkner mais c’est vraiment la chronique de Pierre Assouline qui m’a donné envie. Je ne dis pas que je vais en faire mon auteur de chevet mais à l’occasion, j’aimerais explorer un peu plus son univers.
    Pour terminer, je n’écris pas forcément pour donner envie. C’est le cas pour les livres que j’apprécie où je laisse parler mon enthousiasme mais l’objectif premier est de donner quelques impressions sur mes lectures. Tant mieux si je donne envie mais c’est dommage de se priver d’une lecture parce qu’elle ne m’a pas plu.

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  3. ok.

    en ce moment, je suis dans un tout autre registre avec ‘doggy bay II’ de Philippe Djian. lecture-plaisir s’il en est.
    Ensuite, peut-être ‘le complot contre l’Amérique’ de Philip Roth. connais-tu cet auteur ?

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  4. @ Loïc : je n’ai encore lu ni l’un ni l’autre malheureusement. Mais d’après ce que j’en ai entendu, je pense que je suis plus attiré par Philip Roth que par Philippe Djian.

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  5. tiens, en 2008, je ne vais lire que des livres écrits par des ‘Philippe’

    sinon, évidemment Djian et Roth oeuvrent dans deux registres différents. ça n’est pas comparable. Je ne cherche pas du tout la même chose lorsque je lis ou l’autre.

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  6. Ma nouvelle lubie d’en ce moment : jouer avec le moteur de recherches de blogs de Google. Donc je suis tombée sur ta note des Frères Kamarazov par hasard en tapant Dostoïevski – et je ne l’ai pas lue parce que je n’ai pas encore lu celui-ci. En revanche j’ai lu le Bruit et la Fureur récemment, donc je me suis penchée plus précisément sur cette note.

    Bref, ce bouquin ne doit pas être pris comme « prise de tête » à mon sens. Enfin, effectivement ça ne tombe pas tout cuit dans la bouche. Mais je crois qu’il peut être bon de le lire sans avoir lu la préface auparavant, et de lire la préface a posteriori, après lecture. Car il y a quelque chose d’immense dans le style et dans la puissance des mots, quelque chose qui va au-delà d’un thème, de quelque chose de concret, d’intelligible ; je trouve que Faulkner arrive, et personne d’autre ne le fait de cette manière, à atteindre son lecteur non pas en lui racontant une histoire mais en faisant vibrer l’âme de ses personnages à travers ses mots. C’est dommage qu’il ne te reste qu’un sentiment de « satisfaction », moi il m’a laissée un sentiment d’étourdissement, d’émotion impossible à décrire, à la fois multiple, contradictoire, vive et douce. C’est un livre vivant pour moi, bien plus que la majorité que l’on peut lire aujourd’hui (et franchement, mettre la même note à ça et à Nothomb !). C’est aussi profondément moderne, au sens où on atteint un sommet d’un certain type de littérature – une littérature qui se détache d’un schéma type, qui sort de la narration simple pour exprimer l’intériorité dans ce qu’elle a de plus vif et de plus bouleversant, sans fard ni pudeur, sans ambages, avec cette sorte de netteté déroutante. Je n’ai jamais lu de livre qui exprimait avec tant de force, de violence, et de richesse, toute la complexité du flux des pensées d’un être humain, ou du moins de cette manière là. Il faut juste accepter de ne pas tout comprendre, de se laisser porter, je crois, par la musique des mots (qui nous est ici partielle bien sûr vu que c’est une traduction), par cette espèce de rythme turbulent et impossible qui rompt avec tout ce qu’on peut lire habituellement. Enfin je crois que c’est un libérateur formidable pour quiconque aime lire et écrire : je ne sais pas, depuis que j’ai lu ce livre, je me dis que tout est possible, et que les mots sont des animaux bien plus mystérieux et troublants qu’on peut le croire. Qu’il ne suffit pas de construire une bonne phrase pour que le tout ait du sens : chaque mot aurait comme une petite vie propre qui aurait une sorte de résonance bizarre en nous, et finalement la ponctuation, les majuscules, l’agencement sujet verbe complément, tout ça doit avoir du sens, plus de sens que de laisser un mot tout seul qui en lui-même a déjà un impact. Enfin, je délire un peu toute seule, mais je tenais à défendre ce bouquin génial, qui est par ailleurs déchirant et triste et beau.

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  7. @ Élise : waow on sent la passion dans ce que tu écris. Je viens de lire ton commentaire et j’en suis encore étourdi.

    D’accord avec toi que Faulkner repousse les limites de la littérature en quittant la narration pure pour aller chercher une intériorité, une subjectivité assumée. C’est aussi ce qui fait que c’est déroutant pour le lecteur. Même chose avec la musicalité des mots (surtout dans la première partie avec Ben). C’est déroutant mais ça n’en fait pas une lecture prise de tête.
    J’ai lu quelque part que Faulkner avait l’étiquette « d’écrivain pour les écrivains ». C’est sans doute exagéré mais il faut avouer que ça prend un certain bagage pour digérer tout ça. En tant que lecteur, j’ai un côté terre-à-terre et j’ai du mal à refuser de comprendre, à laisser échapper le sens (ce qui explique sans doute pourquoi je ne lis presque jamais de poésie).
    Je suis loin d’être dégoûté de Faulkner, le bruit et la fureur était ma première excursion dans son univers. N’hésite pas à me recommander d’autres livres, personne jusqu’ici ne s’y est risqué.

    Quant à la note par rapport à Nothomb, j’ai même donné une meilleure note à Nothomb qu’à Faulkner. J’assume cette frivolité de ma part parce que cette notation toute personnelle reflète le plaisir que j’ai pris à lire tel ou tel livre. Alors oui les livres plus « accessibles » reçoivent généralement une meilleure note que Dostoïevski ou Faulkner. Mais la note est surtout un prétexte pour parler d’un livre, d’un auteur et pour ouvrir une discussion comme celle-ci.

    Encore merci de ton super commentaire, j’apprécie beaucoup.

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  8. De rien, je me suis fait aussi plaisir en l’écrivant.

    J’avoue mon inculture : je n’ai lu que « Le Bruit et la fureur ». Mais il paraît que « Lumière d’août » est plus accessible par exemple.

    Et sinon, je recommanderai, de manière un peu rapide, un autre auteur, Steinbeck. Ca n’a à la fois rien à voir et en même temps il y a quelque chose de commun (ils sont d’ailleurs de la même époque). « Des souris et des hommes » est un merveilleux petit livre très accessible, très épuré, et vraiment à crever le coeur. L’univers n’est pas très éloigné de celui du Bruit et la fureur, quelque part – mais c’est très différent, bien sûr.

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  9. @ Élise : j’ai entendu parler de Lumière d’août. Je suis allé sur quelques sites de critiques de livre et plusieurs personnes conseillent Lumière d’août pour débuter avec Faulkner. Je le garde en tête.
    Je n’ai pas lu des souris et des hommes de Steinbeck mais les raisins de la colères que j’avais beaucoup aimé. L’écriture est exceptionnelle et le féru d’histoire que je suis a pris beaucoup de plaisir à lire ce récit des déplacements des fermiers pauvres du Midwest vers la Californie.

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  10. Faulkner est une vraie nourriture intellectuelle, après les avoir tous lu deux fois… sauf Abasalon Absalon que…. j’ai lu trois fois; je regrette de ne pouvoir lire dans sa propre langue et quand parfois on me demande: que lis-tu en ce moment? je n’ose dire que… je relis Proust.
    Pascale.

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  11. @ Pascale : relire les romans de Faulkner, tu es donc une pure et dure. Ça fait écho au commentaire d’Élise plus haut : les fans de Faulkner sont des vrais passionnés.
    Mes souvenirs de Proust datent un peu… En plus c’était pour l’école et le caractère obligatoire de la chose enlevait beaucoup de plaisir.

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  12. Pour Phil
    Faire lire Proust à l’école me semble une erreur. Il y a chez Proust une similitude avec Faulkner, une espèce de désespérance qui vous porte vers le haut, cependant la lecture de ces deux auteurs isole un peu du monde.. il me semble aussi que le regard que je porte aujourd’hui, sur le peu de gens que je fréquente est plus acéré… et paradoxalement moins agressif, j’y cherche davantage autre chose que ce que j’y trouvais (ou que je croyais y trouver) auparavant.

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  13. Pour Elise.
    Lumière d’aout est un vrai régal c’est indéniable. Si vous en avez le temps lisez « Sanctuaire » il est…. étonnant. Et ‘Tandis que j’agonise » qui est un pur bonheur de diversités, cependant il faut du temps pour bien les savourer et j’ai la chance d’en avoir.
    Vous expliquez ce que je ressens en lisant cet auteur est innommable, au même titre que ce que je ressens en lisant Proust.

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  14. @ Pascale : j’admets que le fait d’avoir lu Proust dans le cadre scolaire ne m’a pas laissé un bon souvenir. J’avais trouvé ça ennuyeux au possible. C’est sans doute meilleur sans contrainte de temps, sans explications de texte pré formatées et avec un peu plus de maturité. Il faudra que j’y revienne mais en même temps, ça me fait un peu peur.

    Et c’est marrant parce que je n’ai eu la même expérience avec Émile Zola. Mon premier contact avec cet auteur que j’adore fut à l’école. Le premier que j’ai lu était le bonheur des dames et je n’avais pas accroché plus que ça. Par contre l’oeuvre a été le roman déclencheur de ma passion Zola et sa saga des Rougon-Macquart que j’ai lu dans sa totalité. Mais Zola est peut-être plus accessible que Proust. Et dans mon cas le côté réaliste et historique de Zola a nourri ma curiosité.

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  15. @ phil.
    Ha ce Zola! Pour moi aussi ce fut un bonheur à une certaine époque. Si vous avez aimé les Rougon-Macquart vous ne seriez pas indifférent à «La route des Flandres » de Claude Simon; une pure merveille, même si cela se situe en période de guerre, Claude Simon vous en fait ressortir un charme (si je puis dire un charme pour une guerre) inégalable.
    L’émotion que fait ressortir Claude Simon dans ses descriptions est incomparable, il s’en dégage une espèce de désespoir dans lequel on entre en oubliant que c’est la guerre, cela nous place devant un savoir-faire immense de l’écriture.
    Pour en revenir à Proust, il reste tout de même mon auteur préféré (avec Faulkner) dans la mesure ou il m’a apporté une grande sérénité ainsi qu’une tolérance absolue. Néanmoins il est souhaitable d’avoir une bonne dose de courage et…. de temps.
    C’est un homme qui dans son livre « Un amour de Swann » parle de l’Amour comme personne; quand on sait que lui-même ne croyait pas à l’Amour absolu, si ce n’est celui qu’il avait pour sa mère et sa grand’mère.
    Il m’est très difficile parfois d’entendre dire que ses phrases sont trop longues, ses longues phrases ne sont que le reflet d’un talent particulier et sans faille, qui aujourd’hui peut prétendre à cela?
    C’est un ami non-voyant qui m’a presque obligé à lire Proust, me disant sans cesse qu’il était sur que j’aimerai sa sensibilité, comme il avait raison!
    et lorsque nous parlons de Proust (encore cette après-midi) c’est en partageant les moments les plus fabuleux de ses écrits.
    Quand à ses déviences sexuelles elles ont probablement été le déclic de son grand talent, puisque ce fut une souffrance extrême.
    On sait que dans tous ses personnages il y a un mélange de son entourage…et de lui, ces personnages qui semblent parfois tellement décalés dans cette société mondaine ou il gravitait avec tant d’aisance sont souvent pathétiques et nous exclus de tout jugement.
    Je n’oublie pas non plus l’humour qui se dégage de son œuvre.
    C’est toujours avec sourire et émotion que je parle de Proust, comme un plus de moi.
    Vous apprécierez peut-être ce petit extrait de « La recherche du temps perdu » parmi tous les petits morceaux que je conserve.
    Bien à vous.
    Pascale.

    « Je commençais à connaître l’exacte valeur du langage parlé ou muet de l’amabilité aristocratique, amabilité heureuse de verser un baume sur le sentiment d’infériorité de ceux à l’égard desquels elle s’exerce, mais pas pourtant jusqu’au point de la dissiper, car dans ce cas elle n’aurait pas de raison d’être. « Mais vous êtes notre égal, sinon mieux », semblaient, par toutes leurs actions, dire les Guermantes; et ils le disaient de la façon la plus gentille que l’on puisse imaginer, pour être aimés, admirés, mais non pour être crus; qu’on démêlât le caractère fictif de cette amabilité c’est la mauvaise éducation.
    Je reçus du reste à peu de temps de là une leçon qui acheva de m’enseigner, avec la plus parfaite exactitude, l’extension et les limites de certaines formes de l’amabilité aristocratique.
    C’était à une matinée donnée par la duchesse de Montmorency pour la reine d’Angleterre; il y eut une espèce de petit cortège pour aller au buffet, et en tête marchait la souveraine ayant à son bras le duc de Guermantes. J’arrivais ce moment là. De sa main libre, le duc me fit au moins à quarante mètres de distance mille signes d’appel et d’amitié, et qui avait l’air de vouloir dire que je pouvais m’approcher sans crainte, que je ne serais pas manger tout cru à la place des sandwiches au chester. Mais moi, qui commençais à perfectionner dans le langage des cours, au lieu de me rapprocher même d’un seul pas, à mes quarante mètres de distance je m’inclinai profondément, mais sans sourire, comme j’aurais fait devant quelqu’un que j’aurais à peine connu, puis je continuais mon chemin en sens opposée. Seulement il ne passa pas inaperçu aux yeux du duc, qui ce jour là eut à répondre à plus de cinq cent personnes, mais à ceux de la duchesse ayant rencontré ma mère, le lui raconta en se gardant bien de lui dire que j’avais eut tort, que j’aurais dû m’approcher. Elle lui dit que son mari avait été émerveillé de mon salut, qu’il était impossible d’y faire tenir tant de choses. ».

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  16. Phil

    Heureuse de savoir que ma passion vous ait contaminé, vous ne serez pas déçu.
    Il y a aussi un livre fabuleux qui me fait penser à Faulkner dans ses descriptions précises des gens des choses et des endroits. Cependant l’écriture d’Haruki Murakani dans « La fin des temps » est parsemée d’humour…. on s’y crois presque… c’est génial.
    Avez vous lu Absalon Absalon de Faulkner, de tout les livres que j’ai lu c’est celui qui m’a le plus marqué …. ceci n’engage que moi bien sur!
    Bien à vous.

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  17. @ Pascale : je n’ai pas encore lu Absalon, Absalon. La liste des livres que je veux lire s’allonge et dans le même temps mes journées ne comptent que 24 heures. C’en est parfois frustrant.

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  18. Comme c’est étrange!moi aussi mes journées ne sont que de 24 heures, et, comme vous j’en suis parfois désolée et frustée… à tel point que quand épuisée je m’endors sur de sublimes pages le lendemain je reprends au moins une diz

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  19. Il est parti trop vite.
    Je disais donc que je suis obligée de reprendre une dizaine de pages pour ne rien perdre de ce que je lis, cependant c’est toujours avec plaisir.
    Bien à vous et courage pour vos lecture.
    Pascale.

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  20. Les statistiques sont intéressantes. Il est vrai que stupeur et tremblement est un livre très réussi et donne une mesure particulière au talent d’Amélie Nothomb…. « Les Catilinaires » c’est très bien aussi!
    Cependant de voir le nom de Faulkner à coté de Nothomb me fait un peu sourire.
    J’ose espérer qu’aucune comparaison ne puisse être faite.
    Bien à vous.

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  21. Je suis en partie responsable de la juxtaposition de ces deux auteurs étant donné mes goûts éclectiques en matière de lecture. Cela dit, il semblerait que les internautes soient plus enclins à rechercher des informations sur Amélie Nothomb que sur William Faulkner.
    En passant, je suis en train de lire Soifs de Marie-Claire Blais, une auteure québécoise. Et j’y trouve des impressions similaires à ce que j’ai ressenti en lisant le bruit et la fureur. Si tu as le temps d’y jeter un coup d’oeil pour voir si la comparaison est juste ou bancale…

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  22. Ne vous excusez pas de cette juxtaposition, elle est remarquable quand on mesure la différence même des deux auteurs.
    Cette chère Amélie a le talent de la recherche même de la distraction, je l’ai beaucoup aimé, néanmoins son talent est celui de l’angoisse et du sourire.
    « Le bruit et la fureur » c’est une œuvre d’art, comme tous les livres de Faulkner, ce n’est pas seulement du talent c’est de la haute voltige.
    Décrocher de Faulkner est « pour moi » une amputation de l’âme.
    Il m’a fallut relire « L’épervier de maheux » pour m’empêcher de ne pas reprendre « Absalon Absalon » pour la quatrième fois.
    Ce fut pour moi la même chose pour l’œuvre de M. Proust, impossible de lâcher l’auteur et son ambiance. Ne serais-je pas un peu «sous influence» chaque fois qu’un auteur m’interpelle ? un bon psy ferait peut-être la synthèse de tout cela…. mais à quoi bon, ce n’est que le plaisir de la découverte qui compte.
    « Soifs » de Marie claire Blais sera, comme vous me l’avez gentiment indiqué sera mon prochain essai.
    Bien à vous.
    Pascale.

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  23. Après « Le Bruit et la Fureur », on peut continuer avec « Lumière d’août »… c’est ce que j’ai fait, et ce fut mémorable.
    Chez Faulkner, on se perd. Ou plutôt, les personnages se perdent… en eux-mêmes. C’est noir, c’est sale. Evitons de le rapprocher de Proust si l’on se penche sur ces deux aspects.
    « Lumière d’août », donc, présente plus les caractéristiques habituelles du roman. Ah, le bruit de la carriole sur la route, au début…

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  24. @ Pitou : Lumière d’août est en effet le prochain livre de Faulkner que je veux lire.
    Merci d’être passé ici, ça me donne l’occasion de découvrir un autre bon blog littéraire !

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  25. Pour Pitou: Lumière d’août.. génial et même plus!
    Si vous l’avez aimé prenez le temps d’entrer sans « Absalon Absalon ». On peut dire que dans celui-ci Faulkner était au top de son génie.
    Et si, quand je pense à Faukner je pense aussi à Proust c’est tout simplement que ce sont les deux seuls auteurs qui transportent (l’inconditionnelle d’eux que je suis) dans leurs univers en considérant les pires de leurs personnages comme des êtres touchants et sensibles, avec tout ce qu’il y a de terribles en eux et de respects mérités ou non de ma part.
    Bien à vous.
    Pascale.

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  26. « Le bruit et la fureur » (Faulkner) fonctionne de manière psychique, voire psychanalytique : association libre, fuite d’idées, propos « délirants voire a-signifiants, rapport filiaux, parents-enfants, inceste, idiotie de Benjy, hérédité…
    Ce « fonctionnement » permet à Faulkner une grande liberté dans l’écriture et l’invention : c’est à notre vie cérébrale à laquelle nous rend attentif Faulkner.
    Une littérature-cerveau.

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  27. Vous dites:
    Claude dit:
    « C’est à notre vie cérébrale à laquelle nous rend attentif Faulkner.
    Une littérature-cerveau. »
    Entièrement d’accord sur cette analyse, ne peut-on pas dire que l’oeuvre entière de Faulkner soit fabriquée dans cet esprit là?
    Comme je l’ai souvent dit sur ce site, j’aime tout ce qu’a fait Faulkner… un virus en quelques sortes. Il n’en reste pas moins que celui que je préfère est Absalon Absalon.
    Bien à vous.
    Pascale.

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  28. Je suis totalement d’accord avec Pascale, La route des Flandres est un superbe roman. Un style lui aussi difficile à lire que Faulkner et plaisant (en registre différent cependant) mais j’avoue que c’est juste splendide lorsqu’on se laisse absorber par ce roman on passe de la course de chevaux à la guerre et retour à la course en un souffle. Brillant.
    Si je peux me permettre quelques conseils, le sublissime Ulysse de Joyce, Berlin Alexanderplatz de Döblin, parfois comparé à Voyage au bout de la nuit alors que je les trouve très différents même si Céline est une vraie claque stylistique et poétique dans sa noirceur, des petites nouvelles de Beckett (le dépeupleur en particulier, une histoire très courte sans personnage qui repousse les limites de la littérature) . Et puis comme vous aimez les écrivains qui ont du souffle et une pensée profonde comme Dostoïevski vous aurez probablement lu Martin Eden de London ou les Thibault de Roger Martin du Gard.
    Un roman que j’ai trouvé très puissant pour le concept Salopes de Dennis Cooper. J’ai eu un peu peur de le lire car j’étais révulsé à l’idée de lire des romans qui décrivent des scènes gays (sachant que Bret Easton Ellis aime cet écrivain tout comme Donner qui malgré son style plat n’a au moins pas une vision niaise de la révolution comme beaucoup de nos contemporains) mais j’avoue que l’idée d’un roman internet aux multiples narrateurs qui sont supposés vrais (ou alors faux, qui sait) m’a montré que même aujourd’hui la littérature continue de repousser ses limites

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  29. Cyril : merci pour ce commentaire fort inspirant ! Merci aussi pour ces suggestions. J’ai des ambitions en matière de lecture mais j’avoue que le courage me manque parfois…

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